Intervention de Karl Erjavec

Réunion du 17 avril 2013 à 9h45
Commission des affaires étrangères

Karl Erjavec, ministre des affaires étrangères de la République de Slovénie :

Je partage le point de vue exprimé par le Président de la République sur la situation économique et financière de la Slovénie, que le nouveau Gouvernement va régler en prenant des mesures immédiates. Le gouvernement slovène est parfaitement capable de réussir, à condition de disposer de la stabilité politique nécessaire. Aussi la révision constitutionnelle tendant à modifier les critères d'organisation d'un référendum sera-t-elle examinée au cours de la prochaine session parlementaire, car si le dialogue entre l'exécutif, les syndicats et la société civile est chose naturelle, le recours constant au référendum empêche toute réforme.

Nous privatiserons une banque et les meilleures entreprises publiques – société pétrolière, société de télécommunications, société d'assurances… Le président Pahor l'a dit, la France est le cinquième investisseur en Slovénie et ce partenariat doit se poursuivre. Ainsi, notre secteur bancaire public est en grande difficulté, mais la Société générale travaille très bien en Slovénie. Voilà pourquoi nous devons privatiser les banques publiques.

J'étais déjà ministre des affaires étrangères lorsqu'il a été question de renforcer les sanctions économiques à l'encontre du Belarus, accusé de violations des droits de l'homme. L'un des fondements de notre politique étrangère est bien sûr le respect des droits de l'homme et de l'État de droit ; cependant, la question qui s'est posée n'était pas celle-là, mais celle des critères retenus pour établir une nouvelle « liste noire ». Pourquoi n'y inclure qu'une seule entreprise biélorusse alors que bien d'autres, j'en suis sûr, ont des liens avec M. Loukachenko ? D'ailleurs, après que cette observation a été formulée, une nouvelle liste a été présentée aux ministres des affaires étrangères, qui comprenait dix entreprises. D'autre part, le principe même de sanctions économiques pose problème : sont-elles réellement efficaces ? Les critères choisis sont-ils les bons ? Il va sans dire que dans cette affaire la Slovénie ne remettait nullement en cause le respect des droits de l'homme – j'ai moi-même passé cinq ans auprès du Médiateur slovène en qualité de responsable de la protection des droits fondamentaux – mais les critères retenus pour appliquer de nouvelles sanctions.

Vous avez évoqué les manifestations. Le gouvernement précédent ne dialoguait pas avec les manifestants ; depuis qu'un nouveau gouvernement est au pouvoir, la situation se calme, notamment à Maribor, qui a maintenant un nouveau maire.

Nous respecterons les recommandations de l'OCDE car nous n'avons pas d'alternative. À condition qu'il dispose de la stabilité politique nécessaire, le gouvernement dont je suis membre fera son devoir. Les chiffres ne sont pas mauvais : le problème de fond, ce sont les blocages politiques. Maintenant que les réformes nécessaires sont engagées, notre travail sera plus fructueux et nous trouverons les bonnes solutions qui nous permettront de surmonter la crise.

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