Notre commission des affaires étrangères a créé, il y a quelques mois, une mission d'information sur l'Algérie. Ce pays n'a pas encore de nouveaux dirigeants puisqu'une élection présidentielle sera organisée l'année prochaine. À cet égard, l'ensemble de la classe politique se préoccupe de savoir si Abdelaziz Bouteflika se représentera. Pensez-vous qu'il soit en mesure, physiquement et politiquement, de le faire ? S'il devait ne pas se représenter, quels pourraient être les candidats potentiels ? On connaît l'influence de la nomenklatura algérienne et celle de l'armée. Quelle vision avez-vous de cette future élection présidentielle ?
Dans le cadre des relations franco-algériennes, nous avons noté que le Président s'était rendu en Algérie avant d'aller au Maroc, comme c'était jadis la tradition. Alors qu'en 2003, la déclaration d'Alger évoquait un traité d'amitié entre la France et l'Algérie, aujourd'hui, on ne parle plus que d'un accord stratégique, selon les termes employés par le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius en octobre 2012. Voyez-vous, dans le choix de ces termes, une évolution des relations entre la France et l'Algérie ? Montre-t-il qu'elles ne sont pas encore au niveau espéré ?
Enfin, la montée de l'islam est visible dans l'ensemble du Maghreb. En Algérie, la société a connu une phase d'arabisation. D'après vous, quel est l'avenir de la pratique de la langue française dans les pays du Maghreb, notamment en Tunisie où la montée de l'islam pourrait aussi entraîner une arabisation de la société ?