Intervention de Jean-Louis Gagnaire

Réunion du 15 mai 2013 à 16h30
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Gagnaire :

Je tiens tout d'abord à faire remarquer que, ministre de plein exercice, vous êtes la première à appréhender le commerce extérieur dans la complexité et sa globalité. Je reviens sur les remarques de notre collègue Éric Woerth sur la nécessaire « synchronisation » entre l'industrie et le commerce extérieur. Ces deux politiques doivent impérativement être articulées, ce qui m'amène à évoquer les pôles de compétitivité et leurs plans de développement à l'international, sur lesquels il faut mettre les moyens. Jusqu'à présent, les pôles internationaux n'avaient d'international que leur rayonnement sur la question de la recherche et développement mais pas dans des actions sur les marchés qui les concernent. La politique des pôles de compétitivité est un succès et n'est finalement pas si coûteuse – 125 millions d'euros par an pour financer les projets du Fonds unique international – FUI – au regard d'autres politiques menées telles que des baisses de TVA malencontreuses, engagées sans beaucoup de contreparties en termes d'emplois et de richesse pour le pays. La question des pôles de compétitivité est essentielle car les entreprises y sont organisées, innovantes et en recherche de financements : adressons-nous donc en priorité à celles-ci, car elles sont créatrices de valeur ajoutée.

Sur la question de l'accompagnement des PME, vous avez raison de dire qu'il faut porter l'effort sur les petits contrats. Car comme vous l'avez souligné, les grands contrats ne constituent qu'une petite partie des résultats du commerce extérieur, résultats qu'il faut en plus partager avec les autres. Si on prend l'exemple des Airbus, il faut partager, entre autres, avec les Allemands qui, dans la fabrication des avions, se sont spécialisés dans l'aménagement des cabines, part la plus profitable. Vous ne pourrez réussir l'accompagnement des PME qu'en vous appuyant sur des acteurs locaux et à ce titre, votre approche « régionaliste » me semble être la bonne. La question va se poser de la mesure des résultats et j'aimerais savoir si vous allez utiliser des tableaux de bord, région par région ou filière par filière. Je pense que les services de l'État peuvent produire ces chiffres trimestre par trimestre.

Sur les accords de libre-échange, l'Europe vient enfin de se mobiliser sur la question du photovoltaïque. Mais j'aimerais savoir si vous ne partagez pas l'avis de votre collègue qui parle de l'Europe comme de l'idiot du village, car sous couvert de respecter la libre concurrence, celle-ci oublie parfois de se protéger. Je ne suis pas adepte du protectionnisme mais quand j'entends des débats sur l'usage de l'anglais dans l'enseignement supérieur, j'ai presque envie de proposer de rendre obligatoire l'apprentissage de l'anglais dans l'enseignement supérieur, car une de nos carences est de ne pas savoir parler la langue qui sert dans le commerce international.

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