Un débat d'orientation budgétaire, vous le savez, monsieur le ministre, est l'occasion d'essayer de sortir de la comptabilité stricto sensu, pour tenter d'avoir davantage en tête l'économie politique.
Ce soir, mesdames et messieurs les socialistes, vous allez entrer dans l'histoire en tant que doubles champions : champions des oxymores – c'est-à-dire des contradictions – et champions du déni de réalité.
La politique incohérente que vous poursuivez a été soulignée à l'envi aussi bien par Gilles Carrez que par un certain nombre d'orateurs de l'opposition. En effet, croire qu'en maintenant le nombre des fonctionnaires, en en embauchant 60 000 dans trois secteurs dits prioritaires, vous allez stabiliser la masse salariale de l'État, est une incongruité de premier ordre. Au demeurant, soutenir que l'éducation, la justice et la police sont des secteurs prioritaires est une évidence, mais que dire des affaires étrangères et de la défense à un moment où la situation internationale va à vau-l'eau ? Si vous considérez la défense comme étant une valeur d'ajustement, nous risquons de le payer très cher. Alors, de grâce, surtout en matière d'éducation, n'écoutez pas trop les syndicats ! En effet, que vous le vouliez ou non, le fait qu'il y ait 500 000 enfants en moins par rapport à 1990, et 30 000 fonctionnaires d'enseignants en plus prouve, qu'il existe certainement un problème d'organisation interne ! Mais, de grâce, ne nous trompons pas sur les enjeux réels de la situation de ces secteurs ! (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe UMP.)