Intervention de Yannick Moreau

Séance en hémicycle du 10 juillet 2012 à 15h00
Règlement des comptes et rapport de gestion pour l'année 2011

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYannick Moreau :

…la France n'a plus jamais voté un budget en équilibre. Cela fait trente-sept ans que nous faisons peser le poids de notre irresponsabilité sur les épaules de nos enfants et petits-enfants. Cela fait trente-sept ans que l'État français se comporte comme aucune famille, aucune collectivité, aucune entreprise ne pourrait se comporter. La réalité se rappelle durement à nous aujourd'hui. Il aura fallu découvrir qu'une banque internationale pouvait faire faillite, qu'un État pouvait faire faillite, qu'une monnaie même pouvait faire faillite pour que nos consciences se réveillent.

Au moment où notre dette atteint des profondeurs abyssales, au moment où la crise internationale née des excès du libre-échangisme et de la spéculation financière mondiale se fait durement ressentir, notre pays, nos compatriotes, ont pourtant plus que jamais besoin de l'aide de l'État. Plus que jamais, nous avons besoin de fraternité avec nos compatriotes qui ont du mal à se loger et à accéder à la propriété et de solidarité entre les générations pour prendre dignement en charge la dépendance de nos aînés. Plus que jamais, nous avons besoin de protéger nos emplois et les secteurs vitaux de notre économie comme l'agriculture ou la pêche. Nous avons besoin de sauver des lignes SNCF. Nous avons besoin de trains, de logements publics, de formations professionnelles adaptées, de lignes fluviales et maritimes, de soutien à la recherche, d'encouragements à la transition énergétique et à la mobilité écologique.

Plus que jamais, nous avons besoin de libérer les énergies créatrices d'emplois dans notre pays. Mais comment financer toutes ces mesures d'utilité publique si nos caisses restent vides ? La seule voie qui s'offre à nous est celle de l'effort et du redressement urgent de nos finances publiques. C'est la mère de toutes les réformes. Ce doit être, mes chers collègues, notre priorité absolue. Malheureusement, ce n'est pas le chemin que nous propose le Gouvernement. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) La seule perspective qui nous est ouverte par la majorité présidentielle se résume ainsi : « Taxer plus pour dépenser plus ». Se dessine à l'horizon une avalanche d'impôts nouveaux qui va finir d'ensevelir les ménages essoufflés et les entreprises exsangues : 7 milliards d'impôts supplémentaires cette année, à peine plus d'un milliard d'économies volantes non identifiées.

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