Monsieur Carrez, ce que nous proposons, c'est de mener une politique qui soit crédible et qui soit en même temps la politique du changement. Jérôme Cahuzac et moi-même ne sommes pas là pour tenir les cordons de la bourse et répondre aux diverses demandes. Nous voulons mettre en oeuvre le changement, dans le sérieux et la cohérence, et conduire une politique de croissance ambitieuse.
À cet égard, il vous faudrait reconnaître – les défaites ne sont jamais dues tout à fait au hasard – que vous avez été incapables d'empêcher la dégradation de la France et que le chaos que vous nous prédisez chaque jour est loin de survenir.
J'entendais tout à l'heure Mme Pécresse nous expliquer que les taux d'aujourd'hui saluaient la politique de M. Sarkozy… L'élection présidentielle a tout de même eu lieu il y a deux mois, et il me semble que c'est plutôt la crédibilité du chemin européen que nous avons proposé qui est aujourd'hui saluée par ces marchés dont vous vous faites aujourd'hui les avocats ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Nos objectifs sont sans ambiguïté : un déficit limité à 4,5 % du PIB en 2012, à 3 % en 2013, et un retour à l'équilibre au terme du quinquennat. Cela suppose, je le dis à nos amis de la majorité, de franchir l'an prochain une marche dont nous savons tous qu'elle sera haute, mais qui est incontournable pour nous replacer sur une trajectoire réaliste et ambitieuse, tendant à l'équilibre en 2017.
Je veux démentir, une fois encore, les propos de l'opposition qui nous accuse de n'agir que sur le levier fiscal, sans maîtriser la dépense. Il est vrai que l'ajustement se fera d'abord par une augmentation – ciblée – de la fiscalité, assortie de baisses d'impôts pour les couches populaires et moyennes et de l'annulation de l'augmentation de la TVA, prévue pour l'automne prochain. Nous ferons un effort ciblé et juste. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
En même temps, nous déploierons tout au long du quinquennat une politique d'économies. Je le répète encore : le partage entre recettes et dépenses sera de l'ordre de 50-50. Il faudra le faire de manière intelligente, en renonçant à ces politiques aveugles qui, effectivement, paupérisent la fonction publique.