Je ne vous interrogeais que sur le Mali.
Amiral Édouard Guillaud. S'agissant des opérations actuelles, je n'ai pas de doute, sinon sur des points marginaux de pure technique militaire – des questions de coordination ou de complément d'instruction. Cela ne veut pas dire que je n'ai pas été inquiet à certains moments. En effet, nous sommes allés assez loin dans la prise de risque, comme l'a d'ailleurs reconnu, du côté américain, le général Rodriguez, commandant d'AFRICOM – mais beaucoup de ses collègues jugeaient déjà incroyable ce que nous avons fait au-dessus de la Libye. À chaque fois, nos pertes ont pourtant été bien inférieures à celles que j'avais annoncées au Président de la République. Il reste que nous avons eu à accomplir des opérations que nous n'avions pas menées depuis Diên Biên Phu : nous avons ainsi parachuté des bulldozers pour construire une piste d'atterrissage afin de permettre aux avions d'assurer le ravitaillement en eau et, depuis Kolwezi, nous n'avions pas mené d'opérations aéroportées aussi importantes que celle que nous avons conduite au-dessus de Tombouctou, pour laquelle il a fallu mobiliser simultanément seize appareils.