Intervention de Jérôme Cahuzac

Séance en hémicycle du 10 juillet 2012 à 15h00
Règlement des comptes et rapport de gestion pour l'année 2011

Jérôme Cahuzac, ministre délégué chargé du budget :

Je remercierai tout d'abord l'ensemble des parlementaires qui ont contribué à ce débat, notamment Jacques Krabal, Gaby Charroux, Pierre-Alain Muet et Pascal Terrasse. Je remercie également Jean-François Mancel pour son intervention très enlevée même si elle n'était sans doute pas marquée du sceau de la bonne foi. Elle était très agréable à entendre, en tout cas, car, à l'écouter, nous avions le sentiment que nous étions majoritaires et à la tête du pays depuis dix ans, alors que cela ne fait que deux mois ! (Applaudissements et rires sur les bancs du groupe SRC.)

M. Mancel nous a reproché l'augmentation du niveau des prélèvements obligatoires ces dix dernières années, alors qu'il a voté tous les impôts et taxes proposés par les gouvernements précédents. Il nous a reproché notre manque de compétitivité, alors qu'il n'a jamais refusé son suffrage aux mesures qu'ont fait voter les précédents gouvernements, et dont ont sait qu'elles se sont soldées par un déficit historique du commerce extérieur : 70 milliards d'euros l'an dernier, après un palier à 50 milliards en 2005 – époque à laquelle il était déjà député.

Il nous a enfin reproché l'augmentation de la dépense publique. Il est vrai qu'elle a beaucoup augmenté ces dix dernières années, mais elle baissera l'an prochain sous l'effet des politiques que le Gouvernement soumettra au Parlement.

L'espace de quelques instants, j'ai imaginé que nous étions majoritaires depuis deux ans, alors que cela ne fait que deux mois ! Je devine que ces deux mois pèsent beaucoup sur les épaules de M. Mancel, mais il lui faudra encore patienter près de cinq ans.

À M. Jégo, qui expliquait que la Cour des comptes avait révélé qu'il nous faudrait faire un effort de 33 milliards d'euros entre 2012 et 2013, je répondrai que ce n'est pas là une révélation, mais la simple conséquence de la trajectoire politique choisie pour notre pays par la majorité précédente – et que nous reprenons à notre compte. Cette trajectoire prévoit de ramener le déficit public de 4,5 à 3 % du PIB. Un point et demi de PIB en un an, cela représente 30 milliards d'euros, et M. Jégo a manifestement attendu la lecture du rapport de la Cour des comptes pour s'apercevoir qu'il avait fait partie, comme ministre de l'outre-mer, d'un gouvernement qui a présenté à nos partenaires de la zone euro cet engagement de réduction du déficit public.

S'agissant enfin des reproches qui nous sont adressés concernant le collectif budgétaire et l'absence d'économies, et qui prétendent s'appuyer sur l'exemple des autres pays, je répondrai que, même dans les pays qui nous entourent, il est extrêmement difficile de réaliser en milieu d'année des économies à la hauteur des besoins.

On peut sans doute le regretter, mais ce collectif budgétaire n'a pas pour vocation de mettre en oeuvre l'ensemble des politiques publiques que le changement commande. Il répond simplement à l'obligation pour notre pays de respecter la parole donnée à nos partenaires de maintenir le déficit public à 4,5 % du PIB. Si nous sommes obligés de présenter ce texte, c'est précisément parce que les mesures que vous aviez prises lorsque vous étiez dans la majorité ne permettent pas de respecter cet engagement.

En effet, les recettes que vous aviez envisagées ne sont pas là. C'est notamment le cas pour de l'impôt sur les sociétés, ainsi que l'a confirmé le président de la commission des finances. Il s'en faut de 3,4 milliards d'euros, ce qui n'est pas une surprise.

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