Le niveau théorique de croissance – qui détermine le déficit structurel – affecte bien davantage les recettes que les dépenses ; c'est pourquoi les économistes restent partagés sur l'intérêt de cette approche. Parce qu'elle repose aujourd'hui essentiellement sur les recettes – soumises aux aléas conjoncturels –, la résorption du déficit reste elle-même largement dépendante de la conjoncture. Comment, dans ces conditions, réduire les déficits de façon structurelle ?
Nous retrouvons le même décalage entre les phénomènes structurels et conjoncturels en matière de charge de la dette. Alors que le taux d'intérêt moyen de la dette, sur le long terme, représente environ 5 à 6 %, la France jouit aujourd'hui d'un taux de 3 % seulement. L'augmentation nominale de la dette de 7 % est ainsi restée sans effet sur la charge de celle-ci, parfaitement stable. Ce bonus conjoncturel – qui représente 10 à 20 milliards d'euros, soit 0,5 à 1 point de PIB – corrige le déficit structurel constitué par l'accumulation de la dette. Aujourd'hui sous-évalué dans les appréciations, cet élément devrait être intégré dans les comptes publics.