Intervention de Pouria Amirshahi

Réunion du 21 mai 2013 à 16h45
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPouria Amirshahi :

Je ne parlerai ni du fond de l'article 2 du projet de loi sur l'enseignement supérieur, ni de la méthode dont j'ai dit ce que je pensais. Sur un sujet qui constitue un enjeu stratégique majeur, je regrette vraiment que le Gouvernement n'ait pris ni le temps ni la peine de poser distinctement le problème, ce qui aurait permis de se concentrer sur les cinquante-neuf autres articles du projet de loi et de gagner du temps. Je le regrette car les défenseurs de la francophonie ne sont pas des ringards.

Par ailleurs, que penseriez-vous d'un Erasmus francophone, qui offrirait aux étudiants des pays liés à la francophonie un espace de mobilité ?

Que penseriez-vous aussi de la création d'un passeport économique et culturel de la francophonie, qui permettrait également à des étudiants, à des chercheurs, à des scientifiques, à des artistes d'accéder à cet espace de mobilité francophone ?

Pour mener à bien votre grande ambition, ne pensez-vous pas qu'il faut resserrer le périmètre de la francophonie sur des pays authentiquement francophones ? Aujourd'hui, l'Organisation internationale de la francophonie compte de nombreux pays non francophones, ce qui pose, vous en conviendrez, un problème de sens profond pour une communauté internationale regroupée autour d'un trésor linguistique commun. Le Qatar, récemment entré, n'est pas le seul pays à ne pas pratiquer notre langue. Votre plan me semble s'inscrire dans cette possibilité de resserrement, qui peut représenter, j'en suis conscient, des enjeux stratégiquement lourds pour l'OIF. Il faudrait discuter calmement, sans dénigrer l'institution, de la possibilité de la recentrer sur une stratégie d'approfondissement plutôt qu'une dilution sans fin qui fait perdre peu à peu le sens de cette ambition francophone.

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