Intervention de Denis Baupin

Réunion du 29 mai 2013 à 10h15
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDenis Baupin :

Je salue la première historique que constitue le débat national sur la transition énergétique, ainsi que l'implication très forte de la ministre. Je regrette en revanche la faible participation parlementaire, d'autant plus que l'absentéisme important au sein du collège parlementaire fait l'objet de réactions négatives des autres participants. Ce débat est particulièrement important, il permet d'identifier les points de désaccord mais aussi de faire émerger des consensus, notamment sur les engagements internationaux de la France ou sur la réduction de la part du nucléaire voulue par le Président de la République.

Il existe des convergences entre les différents scénarios énergétiques. Le respect de l'objectif dit du « facteur 4 » dans le domaine climatique implique une réduction de 20 à 50% de notre consommation énergétique, ce qui est un élément de performance pour l'économie. Si l'Allemagne et le Royaume-Uni ont le même objectif de réduction de 50% de leur consommation énergétique d'ici 2050 c'est qu'il est créateur d'emplois. Dans le cadre du débat national, le groupe de travail sur la compétitivité que j'ai co-présidé avec le MEDEF a adopté à l'unanimité 17 recommandations. Il convient de réfléchir aux conséquences de la transition énergétique. Les secteurs intensifs en énergie, qui représentent 5 % de notre économie, doivent être protégés. Pour beaucoup d'autres secteurs, la transition énergétique peut au contraire favoriser la croissance. Vous avez d'ailleurs cité deux « champions » industriels, Schneider et Saint-Gobain, qui sont extrêmement performants en matière d'efficacité énergétique. Selon tous les scénarios, la transition énergétique est bénéfique au plan économique. C'est au contraire l'inaction qui serait pénalisante.

En ce qui concerne le parc nucléaire français, et comme le constate la Cour des Comptes dans un récent rapport, rien n'est prévu pour le remplacement des centrales vieillissantes, qu'il s'agisse de la prolongation de leur durée de vie, de leur remplacement par de nouvelles centrales ou du développement de nouvelles énergies. Quels que soient les choix qui seront faits, leur mise en oeuvre sera coûteuse, il convient de déterminer les solutions les moins pénalisantes. Les représentants de l'autorité de sûreté nucléaire ont souvent l'occasion de venir s'exprimer à l'Assemblée nationale, devant notre commission, l'office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques et demain lors du débat en séance sur la sûreté nucléaire, au sujet des conséquences de la prolongation de la durée de vie des centrales au-delà de 40 ans. On ignore quelles centrales pourraient être prolongées, à quel coût et quelles seraient les conditions de sûreté nucléaire. Je considère qu'il est préférable de réduire les risques en diminuant la part du nucléaire, ce qui permettra de limiter notre dépendance par rapport à une seule source d'énergie.

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