Intervention de Thierry Wahl

Réunion du 29 mai 2013 à 10h15
Commission des affaires économiques

Thierry Wahl, secrétaire général du débat national sur la transition énergétique :

Je vais tâcher de répondre aux premières questions, avant de laisser la parole aux autres intervenants, plus compétents que moi sur certains des sujets abordés. S'agissant du plan de rénovation énergétique des bâtiments, François Hollande a annoncé un premier plan de rénovation afin de mettre en oeuvre les premières mesures. Ce plan s'inscrit dans le cadre du débat national dont l'objectif est d'identifier les actions de long terme permettant de satisfaire les impératifs d'économie d'énergie. Comme M. Rebelle le rappelait, il s'agit de maîtriser fortement la demande à moyen et long termes, alors que le logement et les transports représentent 80% de la consommation d'énergie et 50% des émissions de gaz à effets de serre.

Au sujet des territoires, et de leur diversité, il est évident qu'il convient de mener un débat national, voire européen – je précise à ce stade que Mme la ministre Delphine Batho est très attentive à l'établissement d'un plan européen et le 20 juin, nous tiendrons une réunion du conseil national en partie consacrée à ces sujets – mais il est tout aussi évident que la gouvernance territoriale occupe une place importante. Cela concerne à la fois les relations entre collectivités et celles entre les collectivités et les opérateurs. Pour ce faire, il nous faudra également améliorer les schémas régionaux du climat, de l'air et de l'énergie.

S'agissant des différents scenarios, aujourd'hui, nous dépensons 37 milliards d'euros par an sur des questions énergétiques. Les scenarios du futur tiennent compte de choix différents : arrêt partiel ou total du parc nucléaire, renouvellement du parc nucléaire, etc. Ils comprennent des investissements dits fatals, c'est-à-dire ceux que l'on sera obligé de faire du fait des décisions déjà prises dans le passé. Par ailleurs, ce que nous appelons un bénéfice, ou un retour, c'est le solde net pour la Nation, entre le montant des investissements nécessaires et le bénéfice pour la Nation des économies d'énergie réalisées. Or, ce solde est positif dans tous les cas.

Le financement provient essentiellement des opérateurs, privés ou publics. S'agissant d'acteurs comme Alstom, Schneider ou Saint-Gobain, ces investissements sont d'ailleurs prévus dans les plans de charge prévisionnels tant la transition énergétique constitue pour eux un impératif. Dans ce contexte, il est fondamental que les pouvoirs publics adressent les bons signaux, sans que cela se traduise forcément par une hausse des coûts pour la puissance publique. En revanche, les outils de financements structurels mis en place doivent être mobilisés pour la transition énergétique – je pense notamment à la BPI, au PIA ou à la BEI.

En ce qui concerne l'emploi et la formation, nous avons créé un groupe de travail dédié à cette question nous faisons en sorte d'anticiper au maximum les besoins de demain et de nous situer au plus près des bassins de vie et des bassins d'énergie.

Les procédures sont complexes, cela a été dit, et pas seulement s'agissant du développement des énergies renouvelables. Il est donc nécessaire pour les pouvoirs publics d'assurer aux acteurs la lisibilité législative et réglementaire.

Les PME occupent une place essentielle et nous ne parviendrons pas à réaliser la transition énergétique sans elles. D'ailleurs, la CGPME siège au sein du collège employeurs du conseil national.

Certains d'entre vous ont pointé un certain manque de visibilité par rapport au Grenelle de l'environnement. Certes, l'écho dans la presse nationale est moindre qu'à cette époque. Néanmoins, je tiens à souligner que nous ne disposons pas des mêmes moyens. Par ailleurs, alors que le Grenelle était un débat national, il s'agit à présent d'un débat territorialisé. Nous organisons de très nombreux événements – 84 en Rhône-Alpes par exemple. Nous ressentons un réel attrait sur les territoires, mais également par le biais du site internet ; les chiffres parlent d'eux-mêmes : 200 000 personnes lors des trois journées du patrimoine fin mars, 280 000 visiteurs uniques sur le site, soit bien plus que pour le Grenelle, 1 100 contributions reçues. Néanmoins, c'est vrai, il nous est difficile d'avoir une capillarité des plus fines et de toucher ainsi toute la population, directement dans les villages ou les quartiers.

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