Intervention de Denis Baupin

Séance en hémicycle du 11 juillet 2012 à 15h00
Questions au gouvernement — Transition énergétique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDenis Baupin :

Madame la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, nous mesurons chaque jour les impacts de la crise énergétique, qu'ils soient environnementaux – épuisement des ressources, risque nucléaire, dérèglement climatique –, sociaux – perte de pouvoir d'achat et montée de la précarité énergétique – ou économiques : déficit abyssal de la balance commerciale et mise en danger de pans entiers de notre industrie, particulièrement la construction automobile.

Cependant, cette crise est également une opportunité : une opportunité de changement, de redressement et de justice par la transition énergétique. Nos voisins allemands l'ont bien compris, qui ont engagé cette transition par des choix forts, en décidant une sortie progressive du nucléaire ainsi qu'un déploiement massif des énergies renouvelables et en favorisant l'efficacité énergétique. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)

1 commentaire :

Le 11/09/2012 à 22:04, F.Sauvadet a dit :

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Monsieur Baupin.

Vivant actuellement en Allemagne, je constate que le soit-disant "virage énergétique" dans lequel les allemands

se sont lancés est en fait un "rond-point" dont ils ont du mal à trouver la sortie.

Voici quelques citations d'un document produits par des économistes et scientifiques allemand qui se désespèrent

des décisions prises sans la moindre once de réflexion préalable. S'il vous plaît, entendez-les.

En terme d'emploi, seulement 2% des salariés s'occupent du fonctionnement des installations qui produisent actuellement du courant vert.

Des entreprises allemandes exportent avec succès des équipements pour la protection de l'environnement.

Cependant, les espoirs de stimuler les exportations de l'industrie par les "renouvelables" se sont évanouis

depuis longtemps. En 2006, il y avait encore 4 entreprises allemandes parmi les 10 premiers producteurs

d'éoliennes au monde. En 2010, il n'y en avait plus que deux - contre 4 chinoises.

L'Allemagne exportait en 2010 des équipements photovoltaïques pour 138 millions d'Euros en Chine ;

la Chine en exportait par contre pour 5,9 milliards d'Euros vers l'Allemagne.

D'après les données fournies par la branche "renouvelables", elle emploierait plus de 300 000 personnes.

"Si on y regarde de plus près, il ne reste pas grand-chose de ce miracle de l'emploi", constate l'IW-Cologne (1-9-2010). Selon une étude du ministère fédéral de l'environnement, nettement plus de la moitié de ces 300 000 personnes (en fait 184 000 personnes) ne travaillent dans ce secteur que grâce aux subventions récurrentes. Sans cet effet lancement, cela fait longtemps que ça n'aurait pas l'air très positif pour le soleil, le vent, l'eau, le biogaz et la biomasse. Il n'y a que quelques 53 000 travailleurs pour faire fonctionner et entretenir les installations de production d'électricité à partir d'énergies renouvelables. Au total, la fourniture d'énergie emploie 239 000 personnes en Allemagne.

Je vous invite à lire la suite et quelques autres critiques sur http://ventderaison.com/documents/contes_de_fee_et_tournant_energetique.pdf.

Je ne peux que constater qu'il n'y a aucun débat sérieux sur l'énergie en Allemagne. Il y a d'un coté les

pro-nucléaire qui se taisent et d'un autre les médias, tous anti-nucléaires qui ne portent qu'un seul discours

et qu'une seule vérité.

Je ne suis pas un pro-nucléaire dogmatique. j'aimerais, comme tout le monde, que nos scientifiques découvrent

une énergie propre, disponible à la demande et non dangereuse. Mais la façon dont s'y prennent les allemands n'a

à mon avis rien d'un exemple à suivre. En effet, si le réseau allemand n'était pas connecté avec celui de ses

voisins pour compenser les baisses de production du solaire et de l'éolien (saisonnières ou journalières), il ne serait pas viable. Donc, si "tout le monde faisait comme eux", cela ne fonctionnerait tout simplement pas.

Les allemands "blanchissent" de l'énergie nucléaire qu'ils achètent à leur voisin et la facturent au prix fort

d'une soi-disant "énergie verte" pour donner le sentiment qu'il est possible de faire autrement. Mais c'est juste

une façade pour se donner bonne conscience. Avec les débats actuels sur les réseaux de transport nécessaires à

l'acheminement de l'électricité produite par les champs d'éolienne en mer du nord, ils commencent à réaliser

que le rêve touche à sa fin. Le réveil va être douloureux pour l'économie allemande (enfin pas pour tout le monde car elle est fortement inégalitaire).

En espérant avoir apporté quelques éléments au débat.

Cordialement.

F. Sauvadet

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