Monsieur Jean-Louis Roumegas, la situation de Virgin est en effet inquiétante. Le tribunal de commerce se réunit demain ; dans les quinze jours, il rendra sa décision.
Avec le retrait, vendredi, du seul repreneur qui proposait une offre globale, la situation est encore plus critique. Il y aura sans doute des offres de reprise, magasin par magasin, mais il faut malheureusement s'attendre à ce que cela se fasse dans des conditions difficiles pour les plus de neuf cents salariés du groupe.
Dès janvier et les premières difficultés, j'ai reçu au ministère l'intersyndicale. Nous suivons le dossier avec Michel Sapin, Arnaud Montebourg et Sylvia Pinel. Nous avons, avec cette dernière, adressé une lettre à l'ensemble des dirigeants des grands groupes de distribution, notamment dans le secteur des biens culturels, pour leur demander de reprendre les salariés de Virgin. Leur métier et leur savoir-faire sont précieux.
Le secteur de la vente en ligne est en effet en pleine évolution. Face à la concurrence déloyale de certains grands sites, commencent à émerger des sites français – Lalibrairie.com, Leslibraires.fr – qui sont des sites mutualistes regroupant des libraires indépendants désireux de concurrencer Amazon. Nous devons les soutenir ; nos concitoyens aussi.
Le plan de soutien à la librairie que j'ai annoncé au Salon du livre comprend des mesures d'aide à la trésorerie et d'aide à la transmission des librairies. Nous travaillons également avec l'ensemble de la filière à développer la solidarité entre éditeurs et libraires. Tous ont conscience que le libraire est aujourd'hui le maillon le plus faible, car il est soumis à la concurrence la plus sauvage.
Nous allons continuer à travailler avec l'ensemble des professionnels, comme nous allons continuer de nous battre à Bruxelles, comme je le fais en faveur de l'exception culturelle, pour défendre le soutien à nos filières culturelles.