Intervention de Geneviève Fioraso

Séance en hémicycle du 22 mai 2013 à 15h00
Projet de loi relatif à l'enseignement supérieur et à la recherche — Présentation

Geneviève Fioraso, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche :

Madame la présidente, mesdames les ministres, monsieur le rapporteur, messieurs les rapporteurs pour avis, mesdames et messieurs les présidents des commissions, monsieur le premier vice-président de l'office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, mesdames et messieurs les députés, le prestige d'une nation, son rayonnement, ses performances sont indissociables de son enseignement supérieur et de sa recherche. Cette conviction, exprimée par le Président de la République François Hollande au Collège de France en février dernier, est au coeur du projet de loi que j'ai l'honneur de vous présenter aujourd'hui.

Pour la première fois sont englobés au sein d'une seule et même loi d'orientation l'enseignement supérieur et la recherche, parce qu'ils sont porteurs des mêmes enjeux décisifs pour notre pays : l'élévation du niveau de qualification de notre jeunesse, la formation tout au long de la vie, inscrite pour la première fois aussi dans les missions de notre service public, et une stratégie de recherche qui concilie l'ambition pour la recherche fondamentale avec la réponse aux enjeux sociétaux grâce au transfert vers le milieu socio-économique.

Cette stratégie est celle des pays développés et maintenant des pays émergents, qui fondent leur développement sur ce lien entre la production de savoirs et les applications sociétales, économiques et environnementales.

Le message que je veux partager avec vous n'est donc pas celui de la fatalité ou de la résignation, pas plus que du pessimisme qui conduit le plus souvent au renoncement. Il s'agit au contraire d'inscrire notre pays dans un mouvement durable de redressement, de progrès et d'ouverture aux échanges internationaux.

Investir dans la formation supérieure et la recherche, c'est donner un horizon aux jeunes, car un quart d'entre eux, souvent peu ou pas diplômés, sont aujourd'hui à la recherche d'un emploi mais aussi d'un nouveau souffle pour croire en l'avenir.

Ce n'est pas un mouvement isolé. Au Japon, le programme fédérateur lancé après Fukushima s'appelle Rebirth – la renaissance – et il est fondé sur la connaissance, la recherche et l'innovation. La Corée compte 40 % d'étudiants de plus que la France pour une population du même ordre ; elle consacre plus de 4,3 % de son PIB à la recherche et au développement, tandis que nous plafonnons depuis dix ans à 2,2 %, loin des 3 % que l'Allemagne a presque atteints et que le Japon et les États-Unis ont dépassés.

Le monde bouge vite, s'adapte et nous contraint à nous remettre en cause pour ne pas rester à l'écart de cette dynamique. Plus que jamais, il faut décloisonner, libérer la créativité, miser sur la coopération plutôt que sur une compétition interne stérile.

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