Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, le temps universitaire est parfois un temps long, et même très long, surtout quand il s'agit d'égalité des genres.
Deux siècles séparent la publication de l'ouvrage de François Poullain de la Barre De l'égalité des deux sexes, en 1673, et le moment où la première femme a été reçue docteur en mathématique en France. Deux siècles !
Quel état des lieux pouvons-nous dresser aujourd'hui ? Pour résumer, les femmes sont fortement sous-représentées dans les postes de direction des établissements, elles sont sous-représentées dans la hiérarchie administrative, souvent minorées dans les travaux de recherche, discriminées dans l'évaluation de leurs recherches et peu présentes dans les hauts conseils et instances nationales.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes : alors que près de 60 % des diplômés de l'enseignement supérieur sont des femmes, elles représentent 50 % des doctorants, 40 % des maîtres de conférence et seulement 22 % des professeurs d'université et 10 % des présidents d'université. Si nous souhaitons, comme la ministre des droits des femmes, instaurer la parité à tous les étages, force est de constater que dans l'enseignement supérieur et la recherche, à mesure que l'on monte dans les étages, les femmes disparaissent.