Mes chers collègues, une nouvelle fois le groupe UMP nous propose une motion de rejet, suivie d'une motion de renvoi. Il paraît que c'est le rôle de l'opposition. C'est en tout cas le rôle de cette opposition : privilégier la forme sur le fond, travailler plus la procédure que le bien-fondé d'un texte.
Il est vrai que le bilan de la loi LRU du 10 août 2007 est bien loin des objectifs qui avaient été fixés à l'époque, et j'appelle Mme Pécresse, après sa longue intervention en défense de sa motion procédurale, à retrouver un peu plus d'humilité.
En effet, la réforme pour l'autonomie des universités devait, à l'écouter, profondément bouleverser les modes de gouvernance et de pilotage budgétaire et financier, ouvrir l'université sur le monde professionnel et économique, apprécier et évaluer les enseignants chercheurs et, au travers d'un plan Campus, moderniser les infrastructures universitaires.
Six ans après, le bilan n'est pas bon. Les plus optimistes le qualifieraient de mitigé, les plus pessimistes de calamiteux. Pour ma part, je dirai avec mes collègues du groupe RRDP qu'il correspond à ce qu'a été le mandat de Nicolas Sarkozy : des annonces, des effets de manche, et pas grand-chose derrière tout cela.
Le plan Campus, dont on ne parle pas beaucoup, a donné peu de résultats. Six ans après, où est la douzaine de campus qui devaient être visibles à l'international ? En l'absence de financement programmé, pas grand-chose n'est sorti de terre, c'est la triste réalité.
Et pour le reste, le bilan n'est pas plus brillant. Je vous renvoie à l'excellent rapport sénatorial de Mme Gillot et de M. Dupont en date du 26 mars 2013. Il dresse les conclusions suivantes de la mise en oeuvre de la loi LRU : creusement des inégalités entre filières et ouverture insuffisante des universités sur le monde professionnel. Quant à la fameuse circulaire Guéant, elle a « planté » l'attractivité universitaire de notre pays en mélangeant poursuite d'études et immigration.