Intervention de Thierry Braillard

Séance en hémicycle du 22 mai 2013 à 15h00
Projet de loi relatif à l'enseignement supérieur et à la recherche — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Braillard :

En écoutant Mme Pécresse, j'ai cru comprendre que la loi LRU avait rempli un vide, et qu'il y avait un avant et un après 2007, comme s'il ne s'était rien passé avant 2007.

J'ai donc effectué une deuxième recherche et je me suis rendu compte que cette lecture des faits n'était pas très sympathique pour M. Fillon, qui était en charge de l'enseignement supérieur en 2005 – mais qu'a donc fait M. Fillon ? – ni pour MM. de Robien et Goulard. En effet, à vous entendre, tout a commencé en 2007, ce qui prouve d'ailleurs l'inanité des politiques qui avaient été mises en oeuvre auparavant.

Les dispositions actuellement en vigueur sont celles de la loi LRU. Les radicaux de gauche n'ont jamais jugé nécessaire de revenir sur le principe d'autonomie des universités. Notre pays connaît depuis 1968 un mouvement d'autonomisation des universités qui n'a pas vocation à s'arrêter. Les universités souhaitent d'ailleurs un renforcement de leurs moyens et une amélioration des mécanismes afin de pouvoir exercer cette autonomie dans des conditions optimales.

Tel est l'objet du projet de loi, qui vise à clarifier les responsabilités afin que l'État ne soit plus, ainsi que le déplorent dans leur récent rapport d'information les sénateurs Dominique Gillot et Ambroise Dupont, « appelé à la rescousse comme un remplaçant de son banc de touche ». Permettez-moi de citer la conclusion de cet excellent rapport : « Reste que la demande de transparence, de sincérité budgétaire, de respect des critères de dotation équilibrée pour faire vivre l'enseignement et la recherche au bénéfice de la réussite étudiante, de respect des filières, des statuts et de la qualité de vie professionnelle des enseignants-chercheurs, est très forte. Les universitaires veulent de la reconnaissance. Dévoués à leur mission, ils ont conscience de leur rôle dans la structuration de notre société, de leur place dans l'effort de redressement de la nation. Ils souhaitent que cela soit bien perçu par les “ autorités ” dont ils se revendiquent. »

Chers collègues, le projet de loi présenté par le Gouvernement répond à ces attentes.

Tout à l'heure, vous avez évoqué la défiance et la confiance, mais ce ne sont que des mots ; ce que nous souhaitons pour notre part, ce sont des résultats, madame Pécresse. Et l'objectif affiché par le projet de loi est d'atteindre enfin le taux de 50 % d'une classe d'âge diplômés de l'enseignement supérieur, de faire du doctorat une voie d'excellence dont la valeur serait reconnue, tout comme le serait celle de la fonction de chercheur en général. Cessons donc de nous chicaner sur la forme et passons enfin au fond.

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