Intervention de Arnaud Montebourg

Séance en hémicycle du 11 juillet 2012 à 15h00
Questions au gouvernement — Plan social chez sanofi

Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif :

Monsieur le député Christophe Borgel, voilà encore un plan opportunément apparu après le résultat des élections présidentielle et législatives, tout comme chez Bouygues, IVECO, Air France, Rio Tinto ou Peugeot.

Vous avez raison d'insister sur la singularité de la situation. Nous sommes en effet face à une entreprise qui gagne de l'argent, et beaucoup d'argent – 5,5 milliards de bénéfices l'année dernière et un résultat net après impôt de 2,4 milliards d'euros pour le premier trimestre 2012. La performance de l'action de cette entreprise est d'ailleurs exceptionnelle pour le secteur. J'ajoute par ailleurs un détail intéressant : le directeur général s'est octroyé une hausse de salaire de 5 %.

Nous avons là tous les ingrédients d'une entreprise performante, qui ne devrait pas et qui ne devra pas procéder à des destructions d'emploi. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC.)

J'ai reçu le président de SANOFI ainsi que son directeur général. Je leur ait dit que nous avions déjà assez de mal à limiter l'hémorragie des entreprises qui perdent de l'argent et à préserver l'outil industriel pour ne pas accepter que des entreprises ultraperformantes se mettent à détruire des emplois ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

Je leur ai également parlé des aides publiques qu'ils avaient reçues et du fait que la France les avait aidés à être ce qu'ils sont. Rendez à la France ce que celle-ci vous a donné, leur ai-je dit. (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe SRC.) Le message du Gouvernement est clair : il n'acceptera pas autre chose qu'un accord sur les restructurations. Si nous n'ignorons pas la nécessité, face à la compétition mondiale, de s'adapter aux marchés et aux besoins, cela ne peut se faire qu'avec l'accord des organisations syndicales, à l'issue d'un dialogue social transparent et constructif.

Nous sommes attentifs à ce qui se passe à Montpellier et Toulouse, et nous n'hésiterons pas à prendre les décisions qui s'imposent si SANOFI persistait dans cette voie. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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