Une personnalité sera désignée par le Président de la République. Elle aura deux ou trois mois pour rendre, en toute indépendance, un avis sur notre retour dans le commandement intégré de l'OTAN, qui sera rendu public.
L'Assemblée nationale et le Sénat seront associés à la commission du Livre blanc elle-même, qui sera mise en place dans les jours qui viennent. Vous serez saisis rapidement. Cela n'empêchera pas, bien au contraire, la commission de la défense de se saisir de sujets sur lesquels elle souhaite s'exprimer.
Nous avons besoin d'un débat élargi sur l'ensemble de la situation. De toute façon, on ne pourra pas tout faire. Le Livre blanc doit nous permettre de définir nos priorités, nos choix et la manière de les mettre en oeuvre. Je n'ai pas de positions préalables, sauf sur la dissuasion et ses deux composantes, au sujet de laquelle la ligne a été réaffirmée hier par le Président de la République.
En Afghanistan, notre matériel sera stocké au camp de Warehouse, à proximité de Kaboul. Il s'agit de 2 500 containers, ce qui est considérable. Il y a beaucoup de matériel militaire en Afghanistan et nous aurons sans doute intérêt, notamment pour des raisons de coût, à ne pas faire passer le nôtre par le même chemin de sortie que le matériel américain. À partir de Warehouse, plusieurs hypothèses sont envisagées : par le Nord ou par le Sud ; par voie terrestre, aérienne ou ferroviaire. Je vous ferai part des solutions dès qu'elles auront été validées.
La question du Sahel, grave et complexe, mériterait à elle seule une réunion de la commission de la défense. Nos otages sont en vie. Nos services suivent les choses de très près. S'agissant de la situation sur le terrain, une résolution est en passe d'être adoptée à l'ONU. Elle va permettre la mise en oeuvre d'un processus d'intervention militaire des forces africaines. Il faut que soit la CEDEAO, soit l'Union africaine – peut-être les deux – mettent en place un dispositif permettant de restaurer l'intégrité territoriale du Mali, en protégeant la capitale.
Il faut retrouver un État malien qui se tienne, avant d'envisager la question – plus compliquée – du reste du territoire. Plusieurs mouvements sont impliqués : les Touaregs laïcs du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), qui sont armés – ils viennent pour partie de Libye – et souhaitent l'indépendance de l'Azawad ; des mouvements plus radicaux – Ansaredine, Aqmi, Mujao – qui se font la guerre et tentent de s'acheter mutuellement.
La situation se radicalise et est dangereuse pour nous. Les risques de terrorisme sur le territoire national existent. Je suis en relation étroite avec le ministre de l'intérieur à ce sujet.
La crise au Sahel serait une bonne opportunité pour une intervention européenne, à la fois militaire et civile, pour aider à consolider l'État de droit et restaurer une justice qui fonctionne, tout en assurant la sécurité par un accompagnement militaire.