Intervention de Sandrine Doucet

Séance en hémicycle du 28 mai 2013 à 15h00
Projet de loi relatif à l'enseignement supérieur et à la recherche — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandrine Doucet :

…car il traduit une double ambition : celle de démocratiser l'enseignement supérieur en facilitant la réussite des jeunes dans le supérieur et celle de donner une meilleure lisibilité de l'intérieur et une meilleure visibilité de l'extérieur à notre université et à notre recherche.

Nous voulons faire de la France une puissance universitaire et scientifique mais faire en sorte aussi que cette performance soit partagée par tous, étudiants, enseignants chercheurs et personnels administratifs.

Là où la gouvernance avait favorisé la concurrence contre-productive entre les universités, nous parlons de communautés d'universités mises en réseau, administrées par des conseils plus collégiaux.

Là où la course au financement par projet avait détourné les chercheurs français de l'espace européen et mondial, nous redonnons à l'État son rôle de stratège en matière de recherche afin de consolider la recherche fondamentale et ses financements.

Là où l'orientation était considérée comme une gestion de flux à moindres frais, nous avons la volonté de donner à chaque étudiant un projet viable et efficace. Et pour les plus fragilisés d'entre eux d'un point de vue social, venus des bacs professionnels et des bacs technologiques, nous préconisons une orientation dans les STS et les IUT afin d'éviter une errance à l'université trop souvent synonyme de décrochage.

À l'heure où beaucoup de jeunes sont en train de s'impliquer dans leurs examens de fin d'année, nous pensons à eux à travers ce projet ambitieux qui s'adresse à cette population qui s'est accrue de 800 % en cinquante ans. Notre souci de réussite se mesure à l'aune de cette jeunesse venue en nombre dans nos facultés.

Nous continuons non seulement notre oeuvre de justice sociale, mais nous nous inscrivons aussi dans un espace européen sous-tendu par le projet de porter 50 % d'une classe d'âge au niveau bac +3. Nous sommes aussi animés par la volonté de donner à chacun une formation aboutissant à un emploi en doublant l'alternance dans un lien assumé avec l'entreprise, partie prenante de notre stratégie.

Faire du premier cycle un temps de l'élaboration du projet personnel avec une première année de licence pluridisciplinaire, consacrer le doctorat, c'est ouvrir tous les champs des possibles pour l'avenir de nos futurs bacheliers et de nos étudiants.

C'est un projet de gauche car il confirme notre altérité en plaçant l'étudiant au coeur d'un service public réaffirmé de l'université ; il ouvre notre pays aux autres universitaires ; il donne à tous les acteurs de l'université les moyens, grâce au dialogue, à la collégialité et au retour de la puissance publique, de faire de l'enseignement supérieur et de la recherche des outils de performance internationale.

C'est parce que nous croyons à la démocratisation des savoirs, au rôle d'un État stratège, parce que nous faisons confiance à nos enseignants chercheurs, parce que nous considérons que notre souveraineté intellectuelle ne pourra rayonner que si elle est partagée, que nous voterons en faveur de ce projet de loi.

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