Intervention de Daniel Goldberg

Réunion du 26 septembre 2012 à 10h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Goldberg :

Je remercie le président d'avoir organisé cette audition : il était en effet normal d'entendre les représentants des salariés après avoir entendu Philippe Varin. Ce qui transparaît avant tout dans le propos des organisations syndicales, c'est leur absence de confiance dans le dialogue social au sein de l'entreprise, ainsi que leur incompréhension de la méthode employée pour justifier le nombre d'emplois touchés par le plan de restructuration, qui s'élève à huit mille, sans compter les intérimaires et les sous-traitants, également affectés. Ce manque de confiance s'explique par le fait que cette décision a été prise il y a au moins un an. En accord avec la direction de PSA, le gouvernement précédent avait fait des déclarations lénifiantes jusqu'au 6 mai dernier, indiquant qu'il n'y aurait pas de plan social et que le site d'Aulnay ne serait pas fermé. Cette année a donc été perdue, tant pour les salariés que pour le nécessaire redressement de l'entreprise.

Quelle stratégie la direction de PSA souhaite-t-elle à présent mettre en oeuvre ? L'ensemble du groupe a manqué son développement à l'échelle internationale et est en outre trop dépendant à l'égard des marchés des pays du sud de l'Europe. Le positionnement de gamme de PSA par rapport à celui des concurrents existant dans notre pays pose question. Personne n'est en mesure de nous informer du contenu de l'accord conclu dans la précipitation avec General Motors. Ainsi la C5 va-t-elle est transférée vers l'usine Opel de Bochum ?

Ce n'est pas parce qu'Aulnay-sous-Bois se trouve dans ma circonscription que je ne me préoccupe pas des salariés des sites de Rennes, Poissy et Madrid. En dépit du plan proposé par la direction, je ne suis pas certain de la pérennité du site de Rennes. Sur ce point, je vous prie d'excuser notre collègue, Mme Marie-Anne Chapdelaine, qui ne pouvait être présente ce matin. De même, supprimer des postes dans le domaine de la recherche et développement sans en expliquer l'objectif pose un problème de stratégie.

Par conséquent, les députés du groupe socialiste républicain et citoyen partagent la position du Gouvernement et estiment ce plan inacceptable en l'état. Celui-ci doit être négocié et non pas renégocié. Qui plus est, le fait que la production industrielle doive cesser sur le site d'Aulnay-sous-Bois ne figure pas dans le rapport Sartorius.

Le premier objectif que je souhaite promouvoir est celui du « zéro salarié à Pôle Emploi », qu'il s'agisse des salariés directement employés par PSA – 3 000 à Aulnay-sous-Bois et 1 400 à Rennes –, ou des 3 600 emplois touchés dans le secteur diffus. La question de la pérennité de l'ensemble de la filière automobile française se pose également aujourd'hui. Nous avons en effet largement ouvert nos portes à la Corée au cours de ces dernières années. J'approuve d'ailleurs les propos tenus hier par Arnaud Montebourg sur la nécessité pour Renault, deuxième constructeur national, de réinvestir en France. Je partage l'idée qu'il faut attendre le rapport commandé à Secafi, cabinet d'experts indépendants désigné par les organisations syndicales, pour se prononcer sur la situation financière du groupe. Les réunions tripartites faisant suite à la réunion organisée avec le Président de la République doivent être mises en place entre les représentants des salariés, ceux de la direction et les élus locaux. Enfin, créée le 31 juillet dernier par la Conférence des présidents, la mission d'information sur les coûts de production en France(1), permettra aussi à l'Assemblée nationale de réfléchir au sujet de manière plus globale.

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