Intervention de Michèle Bonneton

Réunion du 26 septembre 2012 à 10h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Bonneton :

Je remercie le président de la commission et les représentants des organisations syndicales pour cette audition qui nous permet de disposer de différents points de vue sur la situation de PSA. Il semble que l'une des composantes du drame que vivent les salariés du groupe à Aulnay soit l'absence totale d'anticipation.

Ainsi n'aurait-on pas pu prévoir dans le passé la construction de véhicules moins consommateurs – déjà possible techniquement depuis quelques années ? Pourtant, l'entreprise s'est contentée de continuer à produire les modèles qui marchaient le mieux. De même, n'aurait-il pas fallu s'orienter beaucoup plus tôt vers la construction de véhicules électriques et hybrides ? En effet, d'autres groupes sont pionniers en ce domaine et parviennent fort bien à vendre. De surcroît, l'avenir des salariés n'a pas non plus été anticipé : les difficultés de PSA et son plan de licenciement n'ont en effet été annoncés que très tardivement. Nous avons à cet égard bien compris qu'il convenait de ne pas aborder ces sujets en période électorale. C'est fort regrettable car il eût été intéressant d'en discuter à cette époque.

Quels reclassements envisagez-vous pour les salariés ? Est-il réellement possible de créer une nouvelle dynamique industrielle dans les bassins d'emploi d'Aulnay et de Rennes ? Le déménagement d'un grand nombre de salariés est en effet toujours problématique pour ne pas dire dramatique. Cela prendra du temps, bien entendu. PSA dispose-t-il de moyens pour oeuvrer en ce domaine ? Il est en outre fort regrettable que la recherche et développement soit délaissée alors qu'elle est une composante essentielle de l'avenir de l'entreprise.

Des erreurs stratégiques n'auraient-elles pas pu être évitées si la gouvernance de l'entreprise avait été différente et si le dialogue social y avait été de meilleure qualité ? Des représentants des salariés ne devraient-ils pas pouvoir siéger au sein du conseil d'administration de l'entreprise et y disposer de voix délibératives ? Voilà qui constituerait un réel progrès pour la conduite des entreprises. Cette pratique existe en Allemagne et y fonctionne plutôt bien. Ne serait-il pas temps de mettre en place cette nouvelle culture dans notre pays ?

De même, étant donné la situation telle qu'elle nous a été présentée, il nous paraît indispensable d'organiser des négociations tripartites chez PSA, et important de prendre le temps nécessaire pour définir le plan social. Il est en outre très dommageable que, par le passé, toutes les aides accordées par l'État à la société n'aient jamais fait l'objet de contreparties telles que l'assurance du maintien des emplois.

Lorsque nous l'avons auditionné en juillet, Philippe Varin nous a indiqué que l'interruption des échanges avec l'Iran avait coûté 100 millions d'euros par an à PSA et que cela n'avait rien à voir avec son rapprochement avec General Motors. Qu'en pensez-vous ?

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