Jérôme Lambert et moi avons repris notre bâton de pèlerin pour tenter de débroussailler les négociations internationales en vue de la prochaine Conférence des Parties (CdP) sur le changement climatique, qui aura lieu en Pologne, à la fin du mois de novembre.
Nous nous sommes rendus, il y a près d'un mois, aux Etats-Unis, où nous avons rencontré des membres du Congrès. Suite à la réélection de Barack Obama, nous avions l'espoir de voir la politique américaine évoluer en matière de réchauffement climatique et nous espérions quelques avancées. Nous n'avons pas été déçus, ni au Sénat, ni à la Chambre des représentants, ni dans le cadre de nos discussions avec Todd Stern, le négociateur américain. Les choses n'avancent pas et nous avons rapporté des États-Unis une image assez négative.
Quel est votre sentiment sur cette question fondamentale ? Avez-vous renoué les contacts avec l'administration américaine ? Si nous voulons réussir la CdP de 2015, pour l'organisation de laquelle la France s'est portée candidate, il faut que les Américains se mobilisent et engagent la Chine dans un partenariat à la fois national et international.
Les chiffres présentés la semaine dernière sur le réchauffement climatique sont très préoccupants car nous assistons à une nouvelle augmentation du taux de CO2 dans l'atmosphère. L'objectif de ne pas dépasser 2 degrés de réchauffement ne pourra manifestement pas être tenu. À cela s'ajoute l'effondrement du prix du carbone – à moins de 5 dollars la tonne –, qui a des effets catastrophiques. Que pouvons-nous attendre, selon vous, des négociations internationales ?
Enfin, je souhaiterais vous entendre sur les fameux démonstrateurs de captage et de stockage du carbone. Il y a quelques années, l'Union européenne avait affirmé sa volonté de mettre en place une dizaine de ces démonstrateurs. Nous n'en entendons plus parler et, au cours de son audition, il y a quelques semaines, le commissaire européen chargé de l'environnement s'est montré très évasif. Où en est l'Europe sur ce point ?