Comme je l'ai dit tout à l'heure, depuis 37 ans que je suis dans le groupe, je n'ai jamais connu une telle situation.
Depuis 2008, où je suis devenu délégué syndical central, nous avons négocié une trentaine d'accords. Le dialogue social existe donc – mais il ne sera jamais suffisant. Nous, partenaires sociaux, devrions être associés à la stratégie industrielle – qui relève, il est vrai, du « top secret ».
Continuer à dire que le diesel pollue est le meilleur moyen de tuer PSA, dont il représente 70 % de la production. Nous ne sommes plus depuis longtemps à l'époque de la 504 et les moteurs diesels sont aujourd'hui équipés de pots catalytiques et de filtres à particules – faites-le savoir haut et fort.
Les parlementaires doivent jouer un rôle de protection face à toute la production réinjectée sur le territoire français et européen. Des mesures rapides s'imposent et l'automobile n'est pas le seul secteur menacé.
Alors que la marge opérationnelle des grands constructeurs qui figurent en tête du peloton est de l'ordre de 8 % à 12 %, elle est inférieure à 1 % pour PSA : la maladie est bien ancrée.
Je tiens par ailleurs à préciser que les véhicules de Toyota ne sont pas fabriqués en France, mais seulement assemblés, alors que pratiquement tous les organes des véhicules de Peugeot sont fabriqués dans notre pays.
L'alliance avec General Motors se justifie par le fait qu'un constructeur comme PSA ne peut pas rester seul. Cependant, cette alliance ne sera pas une addition stricte des deux entités et il faudra traiter la différence afin que les 90 % de salariés qui resteront puissent avoir encore un avenir dans le groupe automobile.
N'accordez plus à PSA de prêts d'État, s'il vous plaît, car le dernier nous a coûté 500 000 euros par jour.
La sous-traitance est victime de la même spirale que nous. Force ouvrière entretient un dialogue avec les sous-traitants et j'assisterai ainsi, cet après-midi même, à une réunion que tiennent ceux-ci.
Un dernier mot sur le dialogue social : le dernier CCE a spécifiquement créé un groupe de concertation qui, s'il n'a pas de statut juridique, nous permet au moins d'être informés au plus vite entre deux réunions du CCE. Je le répète cependant : la concertation avec les syndicats est encore insuffisante.
Pour sortir de la situation actuelle, il faut produire des véhicules de haut de gamme, sur lesquels on peut dégager de la marge. L'usine de Rennes peut accueillir la production de ces véhicules – pourquoi la RCZ, qui se vend mieux que l'Audi TT, n'y a-t-elle pas été fabriquée ? Il faut aussi fabriquer du bas de gamme. Quant au low cost, ce n'est pas demain qu'il sera fabriqué en France.
Enfin, j'ai moi-même suggéré à M. Varin de faire un peu de ménage autour de lui en remerciant les personnes qui ont orchestré le sabordage des dix dernières années – et qui ont du reste atteint l'âge de la retraite. Compte tenu de leurs salaires, cette seule mesure représenterait une économie de 300 millions d'euros.