Intervention de Franck Don

Réunion du 26 septembre 2012 à 10h00
Commission des affaires économiques

Franck Don, représentant la CFTC :

Plusieurs interrogations se sont exprimées, d'ordre politique, stratégique et économique.

Sur le plan politique, permettez-moi de rester neutre et de ne pas répondre à des questions qui ne sont pas à l'ordre du jour de cette réunion.

Sur le plan économique, les organisations syndicales ici présentes ont relayé à Secafi Alpha toutes les questions que vous vous posez pour obtenir des réponses claires. La CFTC est consciente que la situation du groupe PSA n'est pas bonne et nous attendons de l'étude de Secafi Alpha qu'elle nous permette de placer le curseur et de savoir si les mesures annoncées correspondent bien à la situation réelle du groupe.

Sur le plan stratégique, si j'avais les réponses à toutes les questions, j'occuperais les fonctions de M. Varin. Il est toujours facile de déclarer a posteriori qu'on pouvait éviter les erreurs qui ont été commises, mais il faut maintenant regarder vers l'avenir, car huit mille personnes risquent de rester sur le carreau. À la fin du mois, ce qui importe est moins le logo qui figure en haut à gauche de la fiche de paie que le chiffre inscrit en bas à droite. Ce qui importera aux 8 000 salariés concernés, c'est d'avoir un poste et que le chiffre inscrit en bas à droite de leur fiche de paie soit au moins égal à celui qui y figure aujourd'hui. L'intérêt des salariés, c'est de pouvoir travailler dans des conditions au moins identiques aux précédentes, et de pouvoir faire vivre leur famille décemment. C'est à cela que nous devons parvenir.

Si on déplore parfois des divergences entre les syndicats, le départ anticipé est bien le point qui recueille de leur part une unanimité totale et la CFTC a insisté sur cette demande dès la première table ronde avec M. Montebourg, même si nous savons qu'elle est économiquement difficile à satisfaire.

La CFTC est également très attachée à la « traçabilité sociale » qui, à défaut d'un protectionnisme aujourd'hui impensable, peut inciter les citoyens à consommer différemment. Pour cela, les citoyens doivent savoir où et par qui ont été faits les biens qu'ils achètent. Dans la situation difficile que nous connaissons, nous serons tous sensibilisés à la nécessité de mieux regarder ce que nous achetons.

En tant que membres du CCE, et à la différence peut-être du grand public, nous n'avons rien découvert avec le rapport Sartorius, qui n'utilisait que les informations disponibles, sans ouvrir les livres de comptes. M. Sartorius s'est contenté de déclarer qu'une restructuration était nécessaire.

La montée en gamme n'est peut-être pas la meilleure solution, ou du moins pas une réponse immédiate, car il nous faut d'abord récupérer une image de marque, ce qui prend du temps. Or, pendant ce temps, l'économie continue à tourner.

Il est clair que, si nous devions produire du low cost, il ne serait pas fabriqué en France. Cela ne signifie qu'il ne faut pas le faire car, l'Europe se paupérisant, il va falloir adapter les produits aux moyens des consommateurs. Cette démarche ne doit cependant pas se faire par des délocalisations, au détriment des emplois en France, car il importe aussi de faire vivre la marque. Quant aux emplois qui disparaissent aujourd'hui, ce sont des emplois disparus à jamais.

Enfin, l'idée qu'il vaudrait mieux fermer le site de Madrid plutôt que celui d'Aulnay, en détournant en quelque sorte la maladie vers le voisin, est contraire à mes valeurs.

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