Intervention de Michel Liebgott

Réunion du 13 mars 2013 à 11h00
Commission d'enquête chargée d'investiguer sur la situation de la sidérurgie et de la métallurgie françaises et européennes dans la crise économique et financière et sur les conditions de leur sauvegarde et de leur développement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Liebgott :

La sidérurgie du futur passe-t-elle par ULCOS ? Votre réponse à cette question est double : oui, parce qu'il faut avoir cette préoccupation ; non, parce que cela coûterait très cher – environ 20 % du coût de la tonne, chiffre que j'entends d'ailleurs pour la première fois.

Les projets d'Eisenhüttenstadt et de Florange ne sont qu'expérimentaux. On n'en est pas à la phase industrielle et, de moins point de vue, on ne saurait les remettre en cause. Il y a sans doute des producteurs, en Chine et ailleurs, qui émettent encore quatre tonnes de CO2 pour une tonne d'acier alors que les Français sont plus performants. C'est un débat mondial auquel nous devons prendre part.

J'ajoute qu'ULCOS réunit quarante-huit partenaires et non pas deux ou trois grands groupes seulement.

La mise sous cocon des hauts-fourneaux en Lorraine a-t-elle du sens sans le projet ULCOS ? J'ai cru comprendre que le Président de la République envisageait la poursuite du projet. Quoi qu'il en soit, cela peut se faire ailleurs qu'à Florange et beaucoup le savent.

Alors que les prix baissent, le repreneur de Florange se disait à même, après remise à neuf des hauts-fourneaux, de proposer des prix inférieurs au marché, laissant entendre que les prix sont encore trop élevés. Je rappelle que le montage se faisait avec Duferco et non pas avec Severstal, même si ce dernier pouvait y participer.

En matière d'aciers électriques, la CGT suggère le lancement d'un projet à Gandrange et la région Lorraine y est favorable. La sidérurgie n'a pas disparu de la ville, puisque le laminoir à couronnes et barres (LCB) fonctionne toujours très bien. L'aciérie électrique vous paraît-elle être une voie d'avenir ?

Comme vous l'avez dit, l'industrie de l'acier est cyclique et doit conjuguer production en masse et production de niche. Alors qu'Arcelor voulait abandonner la production de rails, nous avons montré en Lorraine qu'il était possible d'investir intelligemment – et ce grâce à Tata Steel – pour conserver des emplois et une activité qui paraissait condamnée.

Vous avez insisté sur les sites de Fos-sur-Mer et de Dunkerque. Certes, la sidérurgie continentale souffre de quelques handicaps mais les constructeurs automobiles qui achètent nos produits, notamment les constructeurs allemands, ne sont pas très éloignés de la Lorraine. Vous le voyez, nous avons aussi des atouts !

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