Intervention de Philippe Darmayan

Réunion du 13 mars 2013 à 11h00
Commission d'enquête chargée d'investiguer sur la situation de la sidérurgie et de la métallurgie françaises et européennes dans la crise économique et financière et sur les conditions de leur sauvegarde et de leur développement

Philippe Darmayan, président de la Fédération française de l'acier :

J'en viens aux marchés de niche. S'il subsiste des installations de finition à Florange, dans le Massif central ou à Nantes, c'est que ces sites sont de taille plus réduite. Il est possible de les spécialiser en amortissant les frais fixes sur des volumes moindres. Nous parvenons à rendre compétitifs par exemple Imphy, qui emploient environ 700 personnes, de par les compétences présentes. La phase à froid de Florange a une vocation dans le domaine de l'automobile notamment, de même que Liège a une vocation en matière d'acier galvanisé. Les capacités des lignes de laminage à froid sont moindres que celles des hauts-fourneaux, qui doivent produire 4 à 5 millions de tonnes pour être compétitives contre 700 000 à 1 million de tonnes pour un four électrique. Une installation de laminage à froid tournera également autour de 700 000 ou 1 million de tonnes. Ces volumes peuvent même être réduits si l'on monte en gamme dans les alliages.

Il est par ailleurs indispensable de renouveler les installations âgées afin que chaque site soit à l'optimum des capacités voulues par le marché. Nous avons ainsi remplacé les deux lignes de traitement du métal dont nous disposions à Gueugnon, d'une capacité de 100 000 tonnes chacune, par une ligne unique produisant 300 000 tonnes.

Pour ce qui est des aciers spéciaux, Aperam produit 500 000 à 600 000 tonnes d'inox et 40 000 tonnes d'alliage nickel, Ascométal, présent à Dunkerque et à Fos-sur-Mer produit 850 000 tonnes d'acier allié ou non allié, tandis qu'Eramet, via sa filiale Aubert & Duval, produit 90 000 tonnes et 200 000 tonnes sur le site d'Ugine, dans les Alpes.

La rentabilité de ces sites est variable et dépend des marchés. Les activités liées à l'aéronautique, au pétrole et au gaz sont aujourd'hui très rentables et permettent des investissements. Nous avons installé à Imphy une batterie de fours et nous prévoyons des développements sur ce site l'année prochaine. Ugitec est également profitable, et Aubert & Duval a réalisé des investissements importants dans sa capacité de production d'alliages.

Ces activités relèvent moins des commodités, donc elles sont moins dépendantes de la crise économique générale, mais elles sont très liées aux deux marchés que j'ai mentionnés.

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