Intervention de Philippe Darmayan

Réunion du 13 mars 2013 à 11h00
Commission d'enquête chargée d'investiguer sur la situation de la sidérurgie et de la métallurgie françaises et européennes dans la crise économique et financière et sur les conditions de leur sauvegarde et de leur développement

Philippe Darmayan, président de la Fédération française de l'acier :

Aperam souffre aussi. Les problèmes de l'acier carbone se retrouvent dans l'acier inoxydable, avec une croissance de la production chinoise disproportionnée par rapport aux besoins. Le marché continue de croître mais il est nécessaire de résorber les capacités au plan mondial. Cette résorption se fait par des fusions telles que celle entre ThyssenKrupp et le groupe finlandais Outokumpu, qui s'est engagé à réduire la capacité des usines allemandes. Aperam estime que c'est favorable à l'attractivité de l'industrie. Pour le moment, notre société a le meilleur résultat parmi ses concurrents mais elle continue de perdre de l'argent en résultat net.

En conséquence, je crains de ne pouvoir rassurer les élus au sujet de la sidérurgie. Notre activité n'est que le reflet du marché. Nous pensons que seule la compétitivité garantit la durabilité et la pérennité de nos industries. Toute notre action vise à rechercher des baisses de coûts et à adopter les meilleures pratiques. Dans le contexte déprimé que nous connaissons, nos investissements sont essentiellement tournés vers la baisse des coûts.

En matière de politique sociale, nous nous efforçons d'anticiper ces réductions de coût dont l'ordre de grandeur est de 5 à 7 % par an. Notre objectif est de suivre la meilleure stratégie de valeur possible en maximisant les spécialités et en minimisant les commodités, sachant qu'il nous faut de toute façon produire des commodités de manière compétitive. Dans le cas d'Aperam, nous en sommes à 35 % de spécialité et à 65 % de commodités. ArcelorMittal, qui a la chance d'avoir le marché automobile, va peut-être un peu au-delà.

Mais la stratégie globale est la même : réduire les coûts pour être compétitif, placer le point mort aussi bas que possible de façon à rester sur le marché sans perdre d'argent, mener une gestion sociale prévisionnelle et prudente, permettant de valoriser au mieux les contrats que nous passons avec nos employés. D'aucuns la jugeront prudente. C'est pourtant la base pour une industrie lourde qui n'a que peu de moyens d'action sur l'économie générale qui irrigue ses métiers.

En matière d'infrastructures, le fret SNCF continue de poser question. Pour le reste, le réseau français est performant pour peu que l'on achève certaines liaisons routières. Le coût d'un embranchement fret vers Gueugnon se révèle trop élevé tant pour la collectivité que pour l'entreprise, mais nous avons reçu un soutien important du Gouvernement lorsque celui-ci a autorisé les poids lourds de 40 tonnes entre Digoin et Gueugnon. D'une manière générale, l'écoute des pouvoirs publics est bonne.

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