Je vous remercie, mesdames, pour vos exposés très concrets qui illustrent parfaitement les problèmes rencontrés par les vieux migrants. Profitant de votre expérience dans l'accueil de ces populations, je veux vous interroger sur quelques points particuliers.
En premier lieu, quels sont les principaux facteurs de fragilité et de vulnérabilité des immigrés âgés sur le plan sanitaire et social ? S'il est indispensable, comme vous l'avez dit, de leur porter la même attention et de leur reconnaître les mêmes droits qu'à tous les anciens, ne présentent-ils pas des spécificités liées à leur parcours et leur histoire ?
Avez-vous identifié des difficultés dans l'accès aux droits sociaux, notamment aux minima sociaux ? Quelles en sont les conséquences sur leur vie ?
Quelles sont les pathologies les plus fréquentes chez les immigrés âgés ? Nous souhaiterions à cet égard confronter votre expérience d'acteurs de terrain avec celle des professionnels de santé que nous avons auditionnés.
Les personnes âgées immigrées victimes d'isolement sont-elles pour l'essentiel des hommes, anciens travailleurs migrants, ou des femmes arrivées en France dans le cadre du regroupement familial et qui sont souvent veuves de façon précoce ?
Pouvez-vous nous donner des exemples concrets de la prise en compte spécifique des migrants âgés par les départements, notamment dans les schémas gérontologiques que vous avez évoqués ?
Enfin, nos auditions montrent que la prise en charge dans des établissements spécifiques est difficile à faire accepter. Je prendrai l'exemple de cet établissement construit par Adoma à Bobigny, doté de quatre-vingts chambres spécialement dédiées à l'accueil des immigrés âgés dépendants. Seules quatre personnes vivant dans des foyers ont été volontaires pour s'y installer. Comment analysez-vous l'échec de ce qui apparaissait à Adoma comme une bonne idée ? Comment améliorer la prise en charge du grand âge pour ces personnes victimes d'un vieillissement précoce ?