Non, ils se font rapatrier. Un port de Chine est spécialisé dans le retour post mortem, et une aérogare est réservée à cette activité. Des personnes de confession israélite se font également enterrer à Jérusalem. Ce désir personnel entraîne donc toute une circulation mortuaire.
En ce qui concerne le droit funéraire, la possibilité de se faire inhumer religieusement constitue une revendication citoyenne importante, que j'espère voir figurer dans les programmes des partis politiques à l'occasion des élections municipales. Tant que les communes n'auront pas réalisé cet aménagement, la frustration et la tentation de se faire rapatrier perdureront. Si les pouvoirs publics ne rendent pas possible l'enracinement de la première génération des immigrés, et que les parents décédés sont rapatriés dans leur pays d'origine, le problème sera transmis à la seconde génération, pourtant née en France, qui se demandera, le moment venu, si elle doit se faire enterrer auprès des parents, en Algérie. La possibilité de se faire inhumer en France conforterait le sentiment d'appartenance et l'enracinement de cette population, tout en lui laissant le choix de la solution.
Par ailleurs, la rareté générant toujours la cherté, les concessions funéraires deviennent un marché, leurs propriétaires se livrant parfois à un trafic lucratif. La surenchère foncière qui se développe dans les mairies ne cessera que si l'on aménage suffisamment de « carrés confessionnels ».
Enfin, l'idée de constituer des comités des sages dans les quartiers afin de fournir une référence aux jeunes a bien mieux fonctionné avec l'immigration subsaharienne qu'avec la population maghrébine.