Intervention de Béatrice Charon

Réunion du 20 mars 2013 à 11h00
Commission d'enquête chargée d'investiguer sur la situation de la sidérurgie et de la métallurgie françaises et européennes dans la crise économique et financière et sur les conditions de leur sauvegarde et de leur développement

Béatrice Charon, présidente de l'Association française de l'aluminium, AFA :

Par votre question sur la fermeture des usines, vous faites certainement allusion aux usines d'électrolyse en Europe, donc à la production d'aluminium primaire. Mon activité dans la société Constellium me permet de dire que nos destins - aluminium primaire et transformation - sont assurément liés. Aujourd'hui, l'usine de Neuf-Brisach est le premier client de l'électrolyse de Dunkerque. Cela ne veut pas dire que, à l'avenir, quoique dans un temps relativement long, nous ne pourrions pas nous reconfigurer, mais il faudrait surmonter deux handicaps majeurs. D'abord, les aspects logistiques, qui sont aujourd'hui extrêmement simples. Ensuite, le traitement des lingots d'aluminium sous la forme desquels l'aluminium est couramment transporté au niveau mondial. L'aluminium liquide issu de l'électrolyse est, en effet, refroidi sous forme soit de lingots, soit de plaques pour le laminage ou de billettes pour le filage qui sont plus directement utilisables par les transformateurs. Si nous devions nous fournir sur le marché mondial, nous devrions refondre les lingots pour en faire des plaques avant de les laminer, ce qui serait stupide des points de vue logistique, énergétique et économique. Si donc Dunkerque devait fermer demain, nous pourrions nous reconfigurer, mais ce serait très coûteux et mauvais aussi pour la planète.

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