Intervention de Gérard Glas

Réunion du 3 avril 2013 à 11h00
Commission d'enquête chargée d'investiguer sur la situation de la sidérurgie et de la métallurgie françaises et européennes dans la crise économique et financière et sur les conditions de leur sauvegarde et de leur développement

Gérard Glas, Président directeur de Tata Steel France Rail SA :

Historiquement, l'usine d'Hayange située dans le fond de la vallée de la Fensch s'approvisionnait en blooms auprès de l'aciérie de Florange, située à quelques kilomètres. Vers la fin des années 90, Usinor-Sacilor a mis en place une stratégie de désengagement de sa filière produits longs afin de se recentrer sur les produits plats destinés aux marchés de l'automobile et de l'emballage. Si l'on remonte plus loin dans le temps, l'acier venait, non pas de Florange, mais d'Unimétal, à Gandrange, avant que l'usine ne soit transformée en aciérie électrique lors de la prise en mains par le Groupe Ispat, propriété de Monsieur Mittal. La filière fonte a donc été définitivement arrêtée à Gandrange et remplacée par une coulée continue à Florange. L'entreprise Sogerail, nom de Tata Steel France Rail à l'époque, s'est donc naturellement retrouvée dans le portefeuille des filiales de Sollac.

Lors de la vente de Sogerail à British Steel (devenue ensuite Corus) il avait été décidé que la fourniture des demi-produits par Sollac se poursuivrait sur une période n'excédant pas trois ou quatre années c'est-à-dire jusqu'en 20032004, ce laps de temps devant permettre à Corus d'investir et de modifier son installation de production d'acier basée sur le site de Scunthorpe en Angleterre. Ce site produit jusqu'à 4 millions de tonnes d'acier par an dont 700.000 tonnes de rails et de poutrelles dans le laminoir de produits finis.

Globalement, l'activité « rail » de Tata Steel résiste plutôt bien à la mondialisation et à la forte montée en puissance de la Chine. Cette situation s'explique notamment par un marché de proximité encore porteur et par l'intérêt pour les clients clés de bénéficier d'un producteur local. De plus Tata Steel France Rail se positionne sur des produits à forte valeur ajoutée. Les usines Chinoises ne rivalisent pas avec la qualité d'acier et ne répondent pas encore aux exigences des spécifications techniques européennes. Elles sont très occupées avec le marché intérieur chinois où la demande est actuellement très forte.

Comme je l'ai indiqué précédemment, Tata Steel France Rail reste compétitif dans un rayon de 650 kilomètres par rapport à la concurrence (Voestalpine, Lucchini et ou ArcelorMittal). Je souligne une nouvelle fois l'importance de la chaine logistique. À titre d'exemple, nos rails de 108 mètres sont acheminés, au départ d'Hayange, soit directement sur les chantiers (Lignes à grande vitesse ou autres), soit dans les deux ateliers de soudure de la SNCF où ils sont transformés en longs rails soudés pouvant atteindre une longueur totale de 432 mètres. Il est donc difficile pour la concurrence, de rivaliser sur nos marchés de proximité sans pratiquer une politique de volume, voire même de dumping.

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