Intervention de Gérard Glas

Réunion du 3 avril 2013 à 11h00
Commission d'enquête chargée d'investiguer sur la situation de la sidérurgie et de la métallurgie françaises et européennes dans la crise économique et financière et sur les conditions de leur sauvegarde et de leur développement

Gérard Glas, Président directeur de Tata Steel France Rail SA :

Nous nous sentons d'autant moins concernés que notre acier vient d'Angleterre. Il n'y a donc pas, ou très peu, d'impact d'émission de carbone sur le sol français.

Grâce à la SNCF, nous sommes à l'origine de l'allongement des rails qui sont passés de 36 mètres de long à 80 mètres en 1996. Nous avons ensuite été rattrapés et même dépassés par la concurrence, principalement par Voestalpine. Nous avons donc incité le groupe Tata à investir 35 millions d'euros en 2011, pour fabriquer des rails de 108 mètres. Cet investissement a pu être réalisé notamment grâce à la signature en 2008 d'un contrat de 4 ans plus deux années optionnelles avec RFFSNCF, ce qui a permis de sécuriser en partie ce projet de modernisation de notre usine.

Un deuxième investissement significatif sera opérationnel cette année. Il s'agit de la construction d'une deuxième ligne de traitement thermique permettant la production d'environ 60 000 tonnes de rails qui viendra s'ajouter à celle existante et doubler la capacité totale de cette qualité d'acier à 120 000 tonnes.

La technique de durcissement des rails à travers un procédé de réchauffage par induction des rails et refroidissement contrôlé par air a été mise au point par nos ingénieurs vers la fin des années 1980. La qualité obtenue, et par là-même celle de nos produits, est reconnue parmi la meilleure au monde par comparaison aux concurrents Japonais ou Autrichiens.

Ces produits durcis sont destinés aux pays ayant des voies lourdement chargées et circulées, comme en Mauritanie, au Gabon en Afrique du Sud mais également en Inde le pays de notre actionnaire ou nous avons remporté les métros de Chennai et d'Hyderabad.

La nouvelle ligne de traitement sera d'avantage tournée vers les marchés européens grâce à la longueur de 108 mètres. Les rails seront destinés aux réseaux avec des courbes très serrées (régions montagneuses en Suisse par exemple) ou à des charges à l'essieu élevées (Suède ou tunnel sous la manche) Un volume de l'ordre de 50 000 tonnes est escompté pour ces destinations. Nous soumissionnons aussi pour de gros projets dans des pays ou les infrastructures ferroviaires sont en développement comme l'Arabie Saoudite, les Emirats et l'Inde. Dans ces pays, d'importants couloirs de fret ferroviaire sont en projet. Cela devrait nous donner de la visibilité pour positionner notre carnet au-delà de l'année 2015.

Effectivement nous avons subis des perturbations durant 2 à 3 semaines à cause des grèves et des mouvements sociaux perlés survenus l'année passée sur le site de notre concurrent ArcelorMittal à Florange. Ces perturbations ont même entrainé des périodes d'arrêt puisque nous utilisons le réseau privé ferroviaire d'ArcelorMittal pour acheminer tous nos rails par train. Il en fut de même pour l'acheminement de notre acier en provenance d'Angleterre qui emprunte aussi le réseau privé d'Arcelor. L'usine d'Hayange travaille en flux tendu sans possibilité de stockage tampon. Nous sommes donc très dépendants du réseau privé d'ArcelorMittal. Nous étudions actuellement un projet d'accès direct aux voies de la SNCF par la Gare d'Hayange mais la topographie du terrain présente un problème d'accès.

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