Nous auditionnons aujourd'hui Mme Marie-Christine Saragosse, dont la nomination en qualité de présidente de l'Audiovisuel extérieur de la France (AEF) est envisagée par le Président de la République. En attendant que la loi de mars 2009 relative à la nomination des trois présidents de l'audiovisuel public soit modifiée afin de permettre le retour à une procédure assurant leur indépendance à l'égard du pouvoir exécutif, les commissions compétentes de l'Assemblée nationale et du Sénat doivent émettre un avis sur cette candidature, en application de l'article 13 de la Constitution. Avant que nos collègues sénateurs ne le fassent la semaine prochaine, nous procéderons au vote à l'issue de l'audition.
Je souhaite la bienvenue à Mme Marie-Christine Saragosse, que nous sommes nombreux à connaître en sa qualité de directrice générale de TV5 Monde. L'avenir de l'AEF préoccupe notre Commission depuis un certain temps déjà, au point que, sous la précédente législature, nous avons constitué à ce sujet une mission d'information commune avec la Commission des affaires étrangères ; elle était présidée par Mme Michèle Tabarot et les corapporteurs étaient MM. Christian Kert et Didier Mathus.
M. Alain de Pouzihac, président de l'AEF, ayant quitté ses fonctions avant le terme de son mandat, sa succession doit être envisagée dès maintenant. Mais, bien que le pouvoir de nomination lui revienne en vertu de la loi, le Président de la République a demandé au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) de « l'éclairer sur la personnalité qu'il juge la plus apte à présider aux destinées de l'AEF ». Votre nom, madame, a été soumis par le CSA au Président de la République le 11 septembre dernier, et à l'issue de votre audition, le 17 septembre, le Conseil a émis un avis favorable à votre nomination. C'est dans ce contexte que nous vous auditionnons à notre tour.
Comme je l'ai dit, durant la précédente législature, l'avenir de l'AEF avait beaucoup mobilisé notre Commission, tous bancs confondus. Quelles que fussent nos positions respectives sur la réforme de 2008, nous avions le souci commun d'assurer le développement de l'AEF tout en veillant au respect des personnels de RFI, de France 24 et de TV5 Monde. Bénéficiant d'une certaine autonomie et relevant déjà de votre autorité, TV5 Monde a été relativement épargnée ; en revanche, nous avons été émus par les plans sociaux qui ont particulièrement touché RFI. Les choix éditoriaux de l'époque, tout comme l'idée qu'il fallait à tout prix imposer une fusion à marche forcée entre RFI et France 24, nous avaient laissés dubitatifs. Nous avions souhaité un moratoire sur cette fusion le temps que la mission d'information rende ses conclusions, mais celui qui sera sans doute sous peu votre prédécesseur n'a pas tenu compte de cette demande.
Madame, vous avez la parole. Je la donnerai ensuite à Mme Martine Martinel, rapporteure des crédits de l'audiovisuel public pour le projet de loi de finances 2013, qui a également été désignée par notre Commission pour représenter l'Assemblée nationale au conseil d'administration de l'AEF. Puis s'exprimeront les représentants des groupes, et tout député qui souhaitera vous interroger.