Coallia, association régie par la loi de 1901, ancienne Association pour l'accueil et la formation des travailleurs migrants (AFTAM), a changé de nom en 2012 à l'occasion de son cinquantenaire. Nous gérons actuellement 19 500 lits dans des foyers d'hébergement de travailleurs migrants ou en résidences sociales et nous accueillons 40 % de personnes âgées de plus de soixante ans. Notre spécificité, par rapport à Adoma, vient de ce que nous hébergeons un plus grand nombre de personnes originaires d'Afrique de l'Ouest, dont 36 % ont plus de soixante ans.
En ce qui concerne le plan de traitement des foyers de travailleurs migrants, sur les 70 établissements ciblés il y a une quinzaine d'années, 70 % sont financés, 90 % seront réalisés dans les cinq prochaines années et 10 % connaîtront des difficultés.
Coallia dispose en outre d'un secteur médicosocial en fort accroissement et développe une importante activité d'accompagnement des demandeurs d'asile.
Notre implication dans le domaine médicosocial, notamment en matière d'accueil des personnes âgées, a conduit l'État à nous demander de tenter l'expérience, à Colombes, d'un EHPAD destiné aux habitants maghrébins. L'opération fut toutefois un échec. Cela ne nous a pas surpris car les résidents maghrébins sont tout aussi réticents que les autres familles à l'idée de s'enfermer dans un établissement accueillant des personnes très dépendantes.
Il y a quelques années, sous la pression de M. Jean-Louis Borloo, le Parlement avait voté un texte qui exprimait la sympathie de la France à l'égard des vieux migrants. Les articles 58 et 59 de la loi instituant le droit au logement opposable, dite « loi DALO », prévoient implicitement la création d'une prestation compensant l'absence de perception du « minimum vieillesse » à l'étranger. Ce dispositif avait été accueilli très favorablement par les adhérents de l'UNAFO, même s'ils regrettaient que l'on cherche à vider les foyers des personnes âgées. Ce texte est resté lettre morte, les fonctionnaires de la direction de la sécurité sociale et du ministère du budget ayant jugé utile de censurer le Parlement. Il faudrait revenir sur ce point. Expliquer à des personnes qui ont travaillé plusieurs dizaines d'années en France qu'elles ont droit à un minimum de prestations serait la moindre des élégances.