Intervention de Bruno Arbouet

Réunion du 28 février 2013 à 14h00
Mission d'information sur les immigrés âgés

Bruno Arbouet, directeur général d'Adoma :

J'ai souhaité en effet vous faire part d'un problème spécifique à Adoma. Il y a en effet un décalage entre l'ambition que nous avons de rattraper le retard dans le plan de traitement des foyers et la situation dans laquelle se trouvent les chibanis. Comme je vous l'ai dit, nous allons engager des travaux à hauteur de 1,3 milliard d'euros sur une période de dix ans pour réhabiliter ou reconstruire un tiers de notre parc. Toutefois, force est de constater que de nombreux chibanis auront disparu d'ici là. Aussi, la question qui se pose est celle de la possibilité d'accélérer le plan de traitement, plus particulièrement en faveur des foyers accueillant des chibanis. Une solution serait que l'État multiplie par deux les subventions à destination d'Adoma mais cela n'est bien évidemment pas réaliste dans le contexte économique actuel.

Aujourd'hui, lorsque nous investissons cent euros, l'État ainsi que les collectivités territoriales participent à hauteur de quinze euros – il y a trois ans, la participation de l'État s'élevait à vingt-deux euros –, la Caisse des dépôts et consignations participe à hauteur de soixante euros (prêt action logement) et le reste (entre dix et vingt euros) est à la charge d'Adoma.

Si l'on veut accélérer le plan de traitement des foyers, peut-être que l'effort supplémentaire doit être consenti par Adoma. Une des hypothèses possibles serait que la Caisse des dépôts et consignations acquière davantage de part de capital et que l'État dispose de moins de 51 %. Sans aucune remise en cause des missions de service public exercées par Adoma, la répartition du capital serait modifiée. Le législateur a voté la possibilité pour l'État de détenir entre 33 % et 51 % de notre capital.

Avant que ce sujet soit traité par les actionnaires principaux, la question de la feuille de route d'Adoma devra être posée. Les deux grands sujets sont ceux des jeunes en situation de précarité et des vieux travailleurs migrants. Alors que pour les jeunes, le logement proposé par Adoma n'est qu'une passerelle, une étape, pour les chibanis, cela représente un domicile dans lequel ils vont vieillir.

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