Intervention de Marie-Christine Saragosse

Réunion du 26 septembre 2012 à 10h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Marie-Christine Saragosse :

Alors sans doute m'accorderez-vous quelques mois…

Le rapport Cluzel a défini un cadre souple, en laissant des ouvertures – ainsi, il ne tranchait ni à propos du pôle arabophone ni de la rédaction multimédia fusionnée, sujets sur lesquels je viens de m'engager devant vous. On trouve dans ce document des considérations très intéressantes – sur la logique des métiers, sur la problématique ondes courtesondes moyennes par exemple – tout comme dans le rapport de la mission d'information parlementaire. Mais, même s'il y a dans ce que je vous ai dit, une continuité avec le rapport Cluzel, il me faudra, pour appréhender la réalité de l'entreprise, entendre la voix des salariés.

Il existe déjà des synergies entre l'AEF et TV5 Monde en matière d'études ; il serait évidemment absurde de ne pas continuer. Par ailleurs, deux émissions réalisées en partenariat avec RFI ont conduit des journalistes de TV5 Monde à écrire pour la radio – car cette technique s'apprend. Des contenus éditoriaux communs existent donc déjà. Je me félicite par ailleurs que, pour le sommet de Kinshasa, France 24 prête, pour la première fois, sa valise satellitaire à TV5 Monde, et qu'à cette occasion aussi, les trois médias – RFI, France 24 et TV5 Monde - aient sollicité un entretien commun avec le président de la République ; cela ne s'était jamais fait. Le contrat de distribution en Asie liant TV5 Monde et France 24 est suspendu depuis décembre 2010, pour des raisons obscures – peut-être par défiance réciproque. Il est temps d'enterrer la hache de guerre pour travailler en toute confiance, ce que ma situation personnelle permettra peut-être plus facilement : chacun sait que j'aurai à coeur de me battre pour France 24, mais personne ne doutera de ma profonde affection pour TV5 Monde !

Vous m'avez interpellée à propos de la jeunesse, qui représente 75 % de la population de certains pays. Il serait fou de ne pas tenir compte de ce qu'en Afrique, la moitié de la population est âgée de moins de 25 ans. Partout, dans les pays africains, apparaissent des cybercafés et là comme ailleurs, téléphones portables et iPads prolifèrent. Nous devons nous adresser à ces jeunes. C'est ce que fait France 24 dans son émission « Les Observateurs », entièrement réalisée à partir de contenus amateur, sous la supervision stricte de journalistes. Il y aura d'autres voies à prendre pour créer des liens - la musique en est une ; cela doit être au coeur du nouveau projet, et je sais que les équipes ont des idées à ce sujet.

Enfin, le temps de comprendre n'est pas celui de l'immédiateté, très important néanmoins. L'AEF doit être réactive et rigoureuse, pour ne jamais être en retard par rapport à d'autres médias, mais elle doit aussi prendre le temps de la mise en perspective en faisant intervenir des éditorialistes et des experts. Outre cela, place peut être faite à de courts documentaires. Pour une chaîne d'information, les documentaires de format standard des chaînes généralistes sont trop longs ; en revanche, on peut imaginer réaliser, éventuellement en coproduction, des séries hebdomadaires de documentaires d'une dizaine de minutes destinés à éclairer des sujets ou des enjeux complexes – la question du Sahel par exemple. Pourquoi ne pas envisager une version de 26 minutes sur un média, de 10 minutes sur un autre ? C'est une des idées qu'il faudra creuser ; j'en ai l'ambition.

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