Intervention de Francis Mer

Réunion du 27 février 2013 à 11h00
Commission d'enquête chargée d'investiguer sur la situation de la sidérurgie et de la métallurgie françaises et européennes dans la crise économique et financière et sur les conditions de leur sauvegarde et de leur développement

Francis Mer, vice-président du groupe Safran, ancien président d'Usinor-Sacilor et d'Arcelor :

L'avantage de l'Allemagne sur nous, surtout dans l'industrie, réside dans l'obligation, faite à toute entreprise à partir d'une certaine taille, de parvenir à un accord entre les représentants du travail et ceux du capital, dans l'intérêt de l'entreprise. Si l'Allemagne s'en sort mieux que nous, indépendamment de l'accès à des marchés d'exportation adaptés à son offre, c'est parce que ses entreprises sont régies non par la lutte des classes, mais par l'obligation légale de se mettre d'accord. Voilà une contrainte par le droit dont vous pourriez vous inspirer ! Grâce à elle, chacun fait d'incroyables progrès en apprenant à écouter l'autre et à trouver un intérêt commun.

Les usines Dunlop et Goodyear produisaient toutes deux des pneus au même endroit ; la CGT y était dans un cas « intelligente », dans l'autre décidée à montrer par A + B qu'elle avait raison ; on a vu le résultat. Comment mettre fin, en France et en Europe, à cette logique de confrontation dont il ne faut d'ailleurs pas blâmer les seuls syndicalistes, mais aussi et peut-être surtout les patrons ? Voilà en tout cas une suggestion pour sortir de l'ornière dans laquelle nous sommes.

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