Pour ce qui est de la formation, les constats que j'ai pu faire à Martigues et à Fos-sur-Mer, dans ma circonscription, rejoignent les vôtres. En revanche, ce que vous avez dit à propos de la mauvaise image de l'industrie me surprend : dans les territoires de tradition industrielle, population et syndicats sont très attachés à cette culture et le démontrent d'ailleurs en se mobilisant quand la production est menacée – ainsi en Moselle ou, aujourd'hui, dans ma région, autour du site chimique de Kem One. Les familles n'ont aucune réticence à orienter leurs enfants vers ce secteur, d'autant qu'elles connaissent les atouts auxquels vous avez fait allusion – stabilité, niveau des salaires et perspectives de promotion. Il existe donc un hiatus entre votre discours – qui est parfois aussi celui des médias – et ce que l'on constate dans les zones industrielles – en tout cas dans la mienne, d'ailleurs peuplée de beaucoup de Lorrains ayant émigré à Fos et Martigues. Comment pourrions-nous agir en prenant appui sur ce préjugé favorable à l'industrie ?
Existe-t-il vraiment des compétences que les industriels trouveraient au Maroc et pas dans notre pays ? L'analyse de la situation dans mon territoire et de l'évolution de l'Éducation nationale ces dernières années, ainsi que ma fonction antérieure de directeur d'un centre d'information et d'orientation (CIO) me conduisent à afficher une certaine perplexité quand je vous entends dire qu'il serait impossible de disposer de certaines compétences ; il y a certes des jeunes qui sont très éloignés de l'emploi, mais ceux qui suivent une formation de chaudronnier ou de soudeur dans le cadre de l'Éducation nationale sont parfaitement à même de répondre aux besoins des entreprises – peut-être ce constat ne vaut-il toutefois que dans les territoires à forte tradition industrielle.