Intervention de Georges Duval

Réunion du 22 mai 2013 à 11h00
Commission d'enquête chargée d'investiguer sur la situation de la sidérurgie et de la métallurgie françaises et européennes dans la crise économique et financière et sur les conditions de leur sauvegarde et de leur développement

Georges Duval, président d'Aubert & Duval et d'Erasteel :

Certes, mais les Chinois aussi viennent désormais s'approvisionner en Europe.

Dans le cadre d'un accord avec une société kazakhe, nous transformons du titane pour l'aéronautique ; si le modèle A350 exige 100 tonnes de titane, c'est 1 000 tonnes que nous mettons en oeuvre, dont 90 % se retrouvent en copeaux d'usinage. Devant ce constat, nous avons proposé de construire une fonderie dans le Massif central pour recycler ces chutes. Ce grand projet d'investissement, Écotitanium – qui doit être prochainement signé par le Premier ministre – nous permettrait de produire nous-mêmes une partie du titane, bel exemple d'économie circulaire.

Le risque de pénurie de matières premières me paraît réduit, même si les pays comme la Chine peuvent toujours alourdir les droits de douane, nous faisant perdre en compétitivité. ERAMET participe, avec l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (IFREMER) et le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), aux campagnes d'étude sur les nodules polymétalliques. Pour l'instant, le coût très élevé des technologies nécessaires rend l'exploitation de cette source potentielle d'approvisionnement improbable. Mais à long terme – vingt ou trente ans –, les systèmes côtiers français constituent assurément un atout.

S'agissant de la répartition des effectifs du groupe, les salariés des deux divisions s'occupant de l'extraction minière se situent hors de France, alors que ceux de la division sidérurgique et métallurgique se partagent entre la France et la Suède. La branche « Alliages » – représentée par Aubert & Duval et Erasteel – réunit quelque 4 800 personnes, dont 400 ou 500 en Suède, 4 000 en France, et le reste ailleurs. Nous continuons à investir en France, mais nous devons aussi nous rapprocher de nos clients aux États-Unis et en Asie – en Inde ou en Chine. Il nous faut développer nos activités sidérurgiques au niveau international sans pénaliser nos sites français.

Pour nous, la principale différence entre la France et la Suède tient à nos relations avec nos partenaires sociaux. Le dialogue est plus posé avec nos interlocuteurs suédois, qui savent se mettre autour d'une table pour parler de faits, entre professionnels. En France, on manque encore de maturité, on est porté à l'ironie, à la critique ; mais les choses évoluent et les nouvelles générations vont dans le bon sens.

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