Monsieur Samaoli, vous avez beaucoup étudié les foyers de travailleurs migrants, qui constituent un aspect important de la question du logement des immigrés âgés, même si ce n'est pas le plus important numériquement. Ces foyers constituent, avez-vous écrit, des « anachronismes douloureux ». Pour vous, leurs résidents sont des « marginaux de l'immigration » : on rajoute donc de la marginalité à des parcours de vie déjà marqués par la stigmatisation et la difficulté. Comment transformer ces foyers ? Comment mieux les intégrer à la ville ?
Lorsqu'ils sont arrivés, la plupart de ces immigrés pensaient que leur séjour en France serait une parenthèse ; ils ont souvent gardé des liens très forts avec leur pays d'origine. Aujourd'hui, seule une minorité souhaite pourtant rentrer au pays. Comment analysez-vous ce choix, peut-être pas toujours très conscient, de vieillir en France ?
Vous avez appelé à une plus grande implication des pays d'origine qui montreraient une certaine indifférence à ces situations. Connaissez-vous des exemples d'actions menées par ces pays en faveur des immigrés âgés ?
S'agissant de la dépendance et des troubles neurodégénératifs, dont vous avez montré qu'ils impactent ces travailleurs immigrés âgés de façon prématurée par rapport à l'ensemble de la population, quelles actions préconisez-vous pour lutter contre ce que vous avez appelé le « mauvais vieillissement », notamment en ce qui concerne les schémas gérontologiques ? Que peuvent faire en la matière les collectivités locales ?