Intervention de Pierre Gadonneix

Réunion du 29 mai 2013 à 17h30
Commission des affaires économiques

Pierre Gadonneix, président du Conseil mondial de l'énergie :

Il ressort de ces échanges comme des enquêtes menées auprès de l'opinion publique que l'on veut concilier toutes les priorités de la politique énergétique, mais aussi privilégier la compétitivité des entreprises et préserver le pouvoir d'achat des particuliers en n'augmentant pas les prix. Or tous les sujets abordés – environnement, sécurité, tarifs sociaux – exerceront sur les tarifs une pression à la hausse.

Pour concilier ces deux préoccupations, le calendrier nous offre une marge de manoeuvre. Les temps sont très longs dans le secteur de l'énergie et tous les pays jouent sur le calendrier. On peut, par exemple, utiliser les infrastructures dont on dispose en les faisant vivre le plus longtemps possible. De plus, si tout le monde se dirige vers un mix énergétique de plus en plus décarboné, ce n'est pas à la même vitesse pour chacun puisque l'on découvre aussi de nouvelles ressources fossiles.

Quant à l'efficacité énergétique, qui est peut-être le sujet le plus consensuel, elle représente un potentiel considérable, notamment en matière de logement. Là aussi, contrairement à ce que l'on croit parfois, elle n'est pas gratuite.

Une politique énergétique privilégiera donc, d'une part, le calendrier, d'autre part, les technologies au fur et à mesure que celles-ci deviendront performantes.

Enfin, s'il est vrai que la politique européenne est un échec, cela ne signifie-t-il pas que nous sommes justement au bon moment pour relancer des initiatives ? La perception de l'échec est partagée. Nos collègues allemands, par exemple, font la même analyse que nous. Partant de ce constat, ne pourrions-nous pas proposer de mettre différents sujets sur la table ?

L'Europe – un peu isolée sur ce plan – a mis en place le marché du CO2, qui est un système intéressant. Voyons également ce que nous pouvons faire en matière de technologies et de réseaux. Sur ce dernier point, Henri Proglio a souligné l'absurdité de la situation : on est en train de remettre des barrières aux frontières, au rebours de toute la construction Européenne !

Je rappelle que l'Europe s'est créée autour de préoccupations énergétiques. Revenons au traité CECA !

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