Je vous transmets, outre les miennes, certaines questions ou observations du rapporteur, qui ne peut, pour des raisons personnelles, être présent parmi nous aujourd'hui.
Les occupants d'un foyer réhabilité ne sont-ils pas relogés de manière prioritaire après les travaux ? Pour avoir présidé un office de HLM et suivi la rénovation lourde de certaines maisons de retraite, j'ai constaté que l'on réserve toujours une place aux personnes ayant résidé dans un établissement, même si, quand la rénovation s'éternise, elles adoptent souvent de façon définitive le logement qu'on leur a proposé ailleurs à titre provisoire.
Si les personnes âgées souhaitent occuper un logement plus grand ou s'installer dans une résidence sociale, rares sont celles qui acceptent d'acquitter un loyer plus important. Dans le cadre des grands projets de ville (GPV), il arrive qu'une rénovation ne se traduise pas par une augmentation des loyers. Cet exemple doit nourrir notre réflexion.
Certains foyers d'immigrés se sont spécialisés dans l'accueil des immigrés âgés, qui ont besoin de chambres un peu plus grandes, d'un cadre de vie adapté à certains soins, ainsi que de calme et de repos. D'autres abritent à la fois un centre d'accueil pour demandeurs d'asile (CADA), un foyer de jeunes travailleurs et des populations en situation de précarité et de pauvreté, par exemple originaires de Roumanie ou de Bulgarie. Dans ces conditions, la cohabitation ne se passe pas toujours bien.
Dans certaines zones sensibles, les résidents, qui se retrouvaient dans un café de quartier, ne savent plus où aller quand celui-ci disparaît. Il leur manque un espace collectif au sein de la résidence. En préconisant l'ouverture, en fonction de certaines conventions, de lieux sociaux pouvant abriter les résidents comme leurs amis de même origine, on lutterait contre l'isolement, facteur de maladies neuro-dégénératives.
Pour les foyers, Paris a repris la compétence de l'État. Comment s'est passé le relais sur le plan technique ou financier ?
Les immigrés âgés se sont tus longtemps, pensant qu'ils rentreraient chez eux ; lorsqu'ils ont décidé de rester en France, leur décision n'a pas été prise en compte. Comment favoriser l'application du droit ? J'espère que cette mission d'information, la première officiellement chargée du sujet, marquera un tournant.
Vous avez posé le problème des femmes immigrées. À Paris comme à Lyon, certaines présidentes d'associations, que nous avons eu l'occasion de rencontrer lors de nos déplacements sur le terrain, sont très toniques, mais souvent les femmes immigrées ont peu de moyens, du fait qu'elles sont arrivées très tard en France. La situation des veuves est encore plus difficile.
Les immigrés refusent souvent la présence d'aides à domicile, considérant que seuls des membres de leur famille peuvent s'occuper d'eux. Cette assistance peut même être vécue par certains comme un drame psychologique. Peut-on résoudre le problème ?
Vous avez rappelé que des foyers sont suroccupés. C'est parce qu'ils sont squattés, comme certains foyers universitaires, où il est fréquent que des étudiants abritent, à l'insu du centre régional des oeuvres universitaires et scolaires (CROUS), des amis sans logement. Dans la région parisienne, il n'est pas admissible que des lieux collectifs comme des escaliers puissent être squattés.
Il nous faut envisager un échange de bonnes pratiques. Les initiatives communales que vous avez présentées sont positives, mais le problème des immigrés âgés n'a jamais été abordé de manière transversale. Vous nous avez envoyé un message intéressant ; notre rôle sera de le relayer.
Je vous remercie d'avance de répondre par écrit aux questions que nous vous avons posées.