Les populations immigrées connaissent des problèmes d'accès aux droits, comme l'ont souligné les experts que nous avons réunis dans le cadre de l'élaboration du schéma départemental en faveur des personnes âgées.
Ensuite, certaines femmes immigrées, qui n'ont pas vécu plusieurs décennies sur notre sol, se retrouvent totalement isolées après avoir rejoint la France à la demande de leur conjoint devenu dépendant ou au moment du décès de celui-ci. Ce problème doit être pris en considération.
Enfin, hormis les équipes spécialisées, les travailleurs sociaux et les différents services, y compris les services municipaux, ont une mauvaise connaissance de ces problématiques, car ces populations ne se dirigent pas naturellement vers les dispositifs.
Dans ce contexte, nous travaillons à la constitution d'un réseau de généralistes de l'action sociale et de personnes ayant développé une expertise sur ces problématiques. Pour ce faire, nous nous appuyons sur nos six CLIC. À l'heure actuelle, les réseaux sont encore assez inégaux sur l'ensemble du département, mais le schéma prévoit de corriger cette situation.
Nous avons aussi trouvé intéressant de rapprocher des personnes immigrées âgées et isolées de familles candidates à l'accueil familial, les deux tiers de ces dernières étant immigrées. Cette forme d'accueil, favorisée par une culture partagée, concerne essentiellement les personnes originaires du Maghreb. Pour les populations d'origine asiatique, nous travaillons sur le type de réponse à leur apporter.
Pour ce qui est des EHPAD, notre réflexion n'est pas aboutie – nous devrons sans doute nous engager dans une expérimentation. En tout cas, nous ne sommes pas favorables à la création d'EHPAD communautaires. Le regroupement de quelques personnes, qui pourraient ainsi se fondre dans l'ensemble de la communauté des résidents de l'établissement, nous semble beaucoup plus intéressant.