Il nous est assez difficile de connaître la situation des populations immigrées vieillissantes qui vivent pour la plupart en dehors de l'habitat groupé. Ainsi, dans le Val-de-Marne, sur les 26 000 immigrés de plus de soixante ans, 10 % seulement habitent ce type de logements, contre plus de 80 % en dehors. Je partage l'idée que ces personnes doivent accéder à un logement de droit commun. Il reste que la modicité de leurs ressources – comprises entre 600 et 1 200 euros par mois pour environ 50 % des personnes vivant en foyer – les en empêche le plus souvent.
Le maintien à domicile en secteur diffus des personnes en perte d'autonomie n'est pas chose aisée. Car si certains services tels que les soins infirmiers à domicile sont bien acceptés, d'autres, tels que l'aide familiale, le sont beaucoup moins, pour des raisons culturelles : ces personnes admettent difficilement que quelqu'un d'extérieur à la cellule familiale vienne effectuer chez elles des tâches qui incombent normalement à celle-ci.
Les gestionnaires de structures se sentent d'ailleurs démunis face à la perte d'autonomie progressive des immigrés âgés. Sur les trente-cinq commissions de vieillissement qui ont été créées dans le département, une seule fonctionne : localisée à Ivry, elle a été installée par le bailleur unique, Coallia. Les gestionnaires, qui souffrent également de la multiplicité des niveaux de collectivité auxquels ils doivent s'adresser, souhaiteraient la création de dispositifs spécifiques leur permettant de mener une action plus efficace.