Pratiquement toutes les communes de Seine-Saint-Denis possèdent au moins un quartier qui relève de la politique de la ville et, étant donné les spécificités de la population du département, la question de l'immigration y est très prégnante.
Les mesures prises ces dernières années ont fragilisé la situation des petites associations de proximité, étranglées par le manque de financement. Au-delà du cas de la formation linguistique, tout le tissu associatif qui accompagnait les personnes immigrées se délite, et les centres de ressources « Politique de la ville » sur notre territoire ont à plusieurs reprises tiré le signal d'alarme. « Profession Banlieue » soutient l'action des médiateurs socioculturels, qui maintiennent le lien avec ces populations ; s'ils commencent en tant que bénévoles, ils bénéficient d'une formation et leur efficacité est reconnue jusque dans les hôpitaux où ils servent de relais entre médecins et patients. Il faut préserver, épauler et dynamiser cette médiation, car dans les quartiers, où les services de l'État font souvent défaut, ce sont ces structures qui s'y substituent.
Quant à l'apprentissage du français, en effet, les immigrés non primo-arrivants ne bénéficient plus d'aucun dispositif, même si les associations implantées depuis longtemps sur le territoire essaient de ne pas les abandonner.