Notre centre de ressources participe activement aux travaux de réflexion du PRIPI et du PDI ; dans le cadre de ce dernier, nous avons notamment créé et piloté, à la demande du préfet délégué à l'égalité des chances, le groupe de travail sur les femmes, ce qui nous a poussés à réaliser ensuite notre recherche-action sur les femmes âgées immigrées. Nous avons également participé à la réflexion sur l'apprentissage linguistique.
Actuellement, le centre de ressources mène un programme de formation des bénévoles des ateliers sociolinguistiques, qui ne possèdent pas toujours les compétences nécessaires pour enseigner la langue aux adultes étrangers. Le programme se décline en huit modules – assurés par des intervenants de haut niveau – et fournit aux bénévoles les outils pédagogiques adaptés aux spécificités de cet apprentissage. Le nombre important de demandes dont il a fait l'objet montre qu'il existe un véritable besoin de formation.
Confier l'encadrement et la coordination de ces ateliers aux linguistes professionnels constituerait un atout, mais les bénévoles possèdent une compétence sociale précieuse : leur proximité rend leur fonction d'enseignant moins intimidante, plus conviviale. De plus, les associations sont dans un tel état qu'elles ne peuvent pas se passer du travail bénévole dans les quartiers.
Je répondrai enfin à la question, qui nous tient à coeur, de la formation des travailleurs sociaux en matière d'accompagnement des immigrés âgés et de prise en charge du vieillissement en général. L'insuffisance des moyens – seuls trois centres de formation existent aujourd'hui sur le territoire national – ne permet pas d'aborder ce sujet, laissant les jeunes professionnels démunis, mal à l'aise, voire en souffrance professionnelle devant des situations sociales dramatiques qui les prennent au dépourvu. Si l'on ne remédie pas à cette lacune, les défections des travailleurs sociaux – dont le turn-over est déjà très important – se multiplieront, au détriment des habitants des quartiers.