Intervention de Murielle Maffessoli

Réunion du 11 avril 2013 à 9h00
Mission d'information sur les immigrés âgés

Murielle Maffessoli, directrice de l'Observatoire régional de l'intégration et de la ville, ORIV :

Un autre PRIPI a été mis en place sur la base d'un nouveau diagnostic et renouvelé en 2012. Alors que le premier programme s'adressait à tous les publics immigrés, le PRIPI actuel vise uniquement les populations originaires d'États tiers à l'Union européenne. La question des personnes âgées immigrées est explicitement formulée dans les deux PRIPI d'Alsace et de Lorraine actuels, et suivie en Lorraine par un « agent de développement local pour l'intégration » – poste créé au sein du groupe de travail sur les questions de santé.

En Alsace, c'est par le biais des ateliers sociolinguistiques que l'on essaie de remédier au manque de crédits. Une forte proportion des immigrés habitant l'Alsace vient, en effet, d'États non membres de l'Union européenne et non francophones ; leur maîtrise de la langue est donc extrêmement faible. Deux structures alsaciennes forment professionnels et bénévoles et la ville de Strasbourg a prévu des crédits spécifiques pour le financement des actions linguistiques en direction de tout public, et pas uniquement des primo-arrivants. Mulhouse – ville d'Alsace où le taux d'immigrés est le plus élevé – a également une plateforme linguistique particulière.

Quant aux femmes âgées arrivant en France, elles viennent dans le cadre du regroupement familial, voire d'un accompagnement de fin de vie de l'époux. Les travailleurs sociaux notent d'ailleurs qu'elles rencontrent d'importantes difficultés, y compris dans la sphère intime. Autre détail : le taux d'activité salariée des femmes immigrées de plus de soixante-cinq ans est largement supérieur à celui des femmes autochtones du même âge, alors que la relation est inverse pour les femmes plus jeunes.

Enfin, en matière d'apprentissage du français, pourquoi opposer professionnels et bénévoles ? Tous peuvent contribuer à la prise en charge des populations immigrées ; il est en revanche nécessaire de bien former et informer les acteurs associatifs dont l'ignorance peut parfois induire en erreur les personnes qu'ils conseillent. Certaines associations ayant encouragé les immigrés âgés à demander la carte de séjour portant la mention « retraité » sans bien maîtriser tous les aspects juridiques du dispositif, des personnes ont failli être expulsées dans le secteur de Mulhouse.

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