Intervention de François Asensi

Réunion du 29 mai 2013 à 9h45
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Asensi :

Je salue moi aussi le travail de la rapporteure. Pour autant, je ne partage pas le consensus général. Je ne crois pas à un mandat impératif que le Parlement français pourrait donner à l'exécutif, et encore moins au mandat impératif que l'exécutif français pourrait imposer à Bruxelles.

La négociation sera inégale et extrêmement difficile avec les États-Unis, entité économique et politique soudée, alors que les 27 États-membres de l'Union ont des positions divergentes sur de nombreux points. Pensons à l'attitude du Royaume-Uni ou de la Pologne.

Il aurait fallu dresser un bilan préalable du libre-échangisme et du libéralisme et analyser leurs conséquences sur les politiques européennes. On espère que le développement des relations économiques avec les États-Unis permettra de gagner quelques points de croissance. Il est étonnant que l'Union européenne, première économie mondiale, s'en remette ainsi aux États-Unis pour la relance de sa croissance.

Je souscris en revanche au projet de résolution. Je suis d'accord sur les limites à poser, mais ne pense pas, hélas, que ce texte puisse infléchir en quoi que ce soit l'attitude du Conseil européen ni ultérieurement la négociation. Or, il est inquiétant que M. Barroso défende l'idée d'inclure le secteur audiovisuel dans le champ de la négociation ou que M. Cameron souhaite que tout soit mis sur la table. Nous avons raison de résister et de tenter d'imposer un mandat offensif, à défaut qu'il puisse être impératif. Bon courage aux négociateurs pour obtenir des États-Unis qu'ils ouvrent leurs marchés publics ! Nul n'ignore non plus que des mesures protectionnistes y ont été prises dans plusieurs secteurs, comme celui de l'acier. On sait aussi ce qui est advenu du marché des avions ravitailleurs.

Bien qu'ils en partagent la philosophie, les députés du Front de gauche ne voteront pas ce projet de résolution, convaincus que l'avis, fût-il généreux, de notre Parlement ne comptera pas.

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